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Noël en Laponie finlandaise

  • Laura
  • 31 déc. 2018
  • 14 min de lecture

Et si on partait fêter Noël en famille au-dessus du cercle arctique, au pays du père-noël, quand le soleil ne se lève jamais et que les températures ne dépassent de loin pas zéro degré? :-) La Laponie, rien qu'à prononcer ce mot plusieurs fois de suite, ça fait rêver, ça parait exotique (enfin, sans les palmiers) et ça se trouve à peine à 4h d'avion de Genève.


Avides de nouveaux horizons et d'incroyables découvertes, on est alors partis en famille, direction la Laponie finlandaise! On vous emmène avec nous pour une semaine forte en émotions...




De Genève, les pieds directement à Kittilä


Cet hiver, la compagnie Swiss a inauguré son tout premier vol Genève - Kittilä sans escale! Quoi de plus pratique? Tôt ce matin, les valises remplies d'habits chauds, on fait la queue pour embarquer à bord du Bombardier Swiss qui nous emmènera en 3h45 au-dessus du cercle arctique. En vol, petite assiette froide de salade de pommes de terre, saumon à l'aneth et gâteau aux myrtilles en dessert. De quoi nous mettre gustativement dans l'ambiance. A 15h heure locale, (+1h de décalage par rapport à la Suisse) l'avion atteri sur le tarmac enneigé de Kittilä. Mode skis activé! Il fait déjà nuit, le soleil s'est couché. Même si on apprendra plus tard qu'en cette période, le soleil ne dépasse même pas l'horizon!


Les représentants du tour opérateur Kontiki, spécialisé des pays nordiques et avec qui nous avons réservé notre voyage, nous attendent à l'arrivée. On est accueillis chaleureusement avec un sourire, une boisson chaude et quelques biscuits. Tout est bien organisé, le car nous emmène jusqu'au village d'Äkäslompolo, à environ une heure de route, où nous sommes déposées directement devant notre chalet de rondins. C'est tellement typique et beau!


Les chalets sont souvent construits en rondins, donnant l'apparence d'une petite maison en bois, qui se marie très bien avec le paysage entièrement blanc, mais il y a aussi les maisons nordiques colorées: rouges, bleues, jaunes... Lorsque la nuit est tombée, donc à partir de 15h environ jusqu'à 10h le lendemain matin, les chalets s'illuminent, laissant entrevoir de petites fenêtres éclairées, des chandeliers, des guirlandes de Noël sur les sapins, des lanternes dans le jardin ou encore des étoiles en papier illuminées comme des lampions derrière les fenêtres. Le style scandinave! Souvent, les maisons comportent un deuxième étage en mezzanine, avec une toute petite fenêtre, de laquelle descend une échelle directement vers le sol. Peut-être pour faciliter l'accès à la cheminée au père-noël? :-) Enfin, toutes les maisons finlandaises sont équipées de... tadaaaa... un sauna! Un beau sauna en bois, typique, typique, typique, avec une louche pour verser l'eau sur les pierres chaudes, un thermomètre et un sablier. Tradition finlandaise oblige, après une bonne journée passée à -20 voire -30 degrés (ou pire) dehors, rien de tel que de se réchauffer dans un sauna à 90 degrés!


Lors d'une promenade dans le village d'Äkäslompolo, c'est dur de ne pas s'arrêter tous les 2 mètres pour prendre ces maisons mignonnes en photo. Elles sont toutes différentes et elles sont si belles parmi les sapins blancs.




Le village d'Äkäslompolo


En hiver, le village d'Äkäslompolo est prisé par les skieurs et les voyageurs venus profiter des activités hivernales de la région. La station d'Ylläs offre un bon réseau de pistes de ski, raquettes et ski de fond. Depuis le centre du village, on peut d'ailleurs voir la dernière piste éclairée par de grands spots. Par temps couvert, on dirait que ces lumières flottent dans le ciel, de quoi s'imaginer le traineau du père-noël tiré par des rennes :-)

On y trouve un grand supermarché, quelques restaurants et pubs où boire des bières, des cafés et boulangeries, des magasins de sport et agences pour l'organisation d'activités. Il y a même un karaoke...



Comme nous avons loué un chalet et qu'il est hyper bien équipé, on profite d'aller faire les courses au supermarché "Jounin Kauppa" pour acheter de quoi faire un bon repas typique à la maison. La première étape consiste à parcourir les rayons du supermarché et analyser tous les produits inconnus... surtout que tout est écrit en finlandais, bonne chance!! Déduction faite, on comprend déjà que "poro" veut dire "renne". On trouve du pâté de renne, du renne fumé, du jerky de renne, de la saucisse de renne,... à toutes les sauces. Mais aussi du saumon, du hareng et même du pâté d'ours.


Äkäslompolo s'étend autour d'un grand lac du même nom. En hiver, il est complètement gelé et on peut marcher dessus sans problème. Les pistes de ski de fond le traversent même de long en large. Sur les rives du lac, pour les plus courageux, il est possible de faire un sauna (bien, bien, bien chaud) et ensuite de faire un plongeon dans un trou creusé dans le lac gelé.











Motoneiges et pêche sous la glace



Ce lundi matin, on enfile nos combinaisons spéciales froid extrême, gentiment prêtées par l'agence "destination Lapland", avant de monter sur ce qui a remplacé les trajets en renne aujourd'hui: la motoneige!! La conduite s'assimile rapidement, il suffit de rester sur les "tracks" de la motoneige précédente et de toujours garder le contrôle de l'accélérateur. Pas le temps de penser au froid, il y a même des poignées ultra chauffantes pour pas se congeler le pouce. Avec ça, on pourrait partir pour une rando-motoneige de plusieurs heures! La conduite sportive et les bosses ça tient même assez chaud.


On traverse plusieurs lacs gelés (d'ailleurs, cette région en été doit être magnifique avec tous ces lacs) et des forêts de sapins enneigés. A 11h, la luminosité est quasi à son maximum, malgré le fait que le soleil ne pointe jamais le bout de son nez. A ces latitudes, de début décembre à début janvier, le soleil ne dépasse en fait jamais l'horizon. Il éclaire suffisamment entre 10h et 15h pour que ce soit considéré comme "le jour", mais ses rayons (et surtout sa chaleur) ne sont pas visibles pendant tout un mois, ce qu'on appelle la nuit polaire. Au contraire, pendant le jour polaire, le soleil ne se couche jamais! Pendant les nuits polaires, le rythme de vie est plus lent, puisqu'on bénéficie de moins d'heures d'ensoleillement, on a donc l'impression que la journée se termine déjà en plein milieu de l'après-midi! C'est donc parfait pour un peu de repos ;-)


Les motoneiges s'alignent au bord du lac gelé de Luosu. Trois petites maisons à l'horizon. Une pause s'impose dans un petit café totalement perdu, qui nous offre du jus de baies bien chaud et une pâtisserie finlandaise, qu'on pourrait comparer à un beignet au sucre, ou une boule de berlin sans confiture. L'estomac bien rempli et réchauffé, on écoute maintenant les explications du maître Fisherman qui nous montre comment pêcher sous la glace à la finlandaise, avec un ustensile un peu compliqué à comprendre qui sert de filet de pêche. La couche de glace est de 35cm ce matin!



A notre tour maintenant, à l'aide d'une scie à glace, on fait un trou jusqu'à ce que l'eau sorte et on y met notre petite canne à pêche en espérant attraper une omble chevalier, peut-être... Mais rien! Et pêcher par ce froid n'est pas une activité très réchauffante, on abandonne tous après 20 minutes et on va se réchauffer dans une petite hutte en bois typique autour d'un feu. Une soupe de saumon est préparée dans un gros chaudron, accompagnée d'un jus de baies bouillant. Après s'être imprégnées de l'atmosphère féérique de Luosu, on repart à motoneige. Le retour semble plus rapide, on fonce sur les bosses.





Noël, luge et saucisses de renne


Le jour de Noël, on se balade autour du lac d'Äkälsompolo, c'est le jour parfait pour prendre de belles photos. Les magasins sont remplis de monde venu faire leurs courses pour le repas de Noël. Du coup, on en profite pour acheter de la nourriture typique pour ce soir, du saumon et du renne. Puis on rentre au chalet, en tirant les courses sur une petite luge. On peut s'en servir aussi comme une trottinette, en poussant un passager assis devant et en glissant derrière. Voilà comment on fête Noël ce lundi 24 décembre au soir, entre le sapin et le feu de cheminée, à griller des saucisses dans le feu. Ces saucisses de renne, qu'on fait griller avec de longues broches typiques d'ici (d'ailleurs, elles étaient déjà placées devant la cheminée dans un grand pot à notre arrivée) se nomment "makkara" en finnois.





Introduction à la gastronomie finlandaise


Le renne


Ici, on le découvrira vite, et pour ça il suffit d'ailleurs d'un petit tour au supermarché local, manger du renne c'est de coutume. Comme je le disais plus haut, on trouve du pâté de renne, de la charcuterie, du steak de renne... et au restaurant: des pizzas de renne, des burgers de renne, des sandwichs de renne...! Le premier plat qu'on goûtera à base de renne sera d'ailleurs LE plat local: un ragoût de renne sur une purée de patates, avec de la confiture d'airelles et des cornichons. Un délice! Le peuple autochtone "Sami", originaire de Finlande et des pays nordiques alentours, en faisait même autrefois leur nourriture et activité principale: l'élevage de rennes.



Le poisson


Les poissons des lacs et des rivières sont à l'honneur: omble chevalier, saumon... Mais aussi des pâtés qui se mangent avec du pain ou sur des blinis. Les finlandais sont fans de toutes sortes de pain: plats, ronds, croustillants, complets, au seigle... et aiment manger des tartines, notamment avec du saumon fumé.



La soupe


Rien de mieux pour se réchauffer par des températures si froides! La soupe, servie brûlante, chauffée sur le feu, peut être à base de saumon et de légumes, de patates ou de renne fumé. On a eu l'occasion de goûter une soupe au saumon avec de l'aneth, je vous garantis qu'on a plus froid pendant un moment avec ça!


Les baies


La Finlande, comme les autres pays nordiques voisins, est réputée pour ses baies: canneberge, mûres arctiques, myrtilles, mûres des marais (jolie couleur orange), airelles... On les utilise entre autre pour faire des gâteaux, comme confiture, par exemple pour la fameuse confiture d'airelles ou pour en faire des jus.


Le jus de baie et le glögi


Il nous a fallu une semaine entière avant de comprendre ce qui différenciait concrètement le jus de baies et le glögi! Le jus de baies, comme son nom l'indique est simplement le jus extrait de baies arctiques citées plus haut. Il peut se boire froid ou chaud. Dans les cafés ou chez l'habitant, le jus est souvent fait maison, servi dans une tasse en concentré et de l'eau chaude est rajoutée par dessus. Addictif!


Le glögi, bien qu'on croyait au début qu'il s'agissait d'une sorte de vin chaud AVEC du vin, en fait, ce n'est qu'une jus de baie avec des épices de Noël. Le principe est le même que le jus de baies, on chauffe l'eau qu'on rajoute par dessus un fond de glögi, puis on ajoute encore dans le verre au dernier moment une cuillère d'amandes effilées et des raisins secs. La version blanche du glögi se fait avec du jus de pommes. Pour la version alcoolisée, on rajoute du vin rouge / blanc, en prenant soin de ne pas le porter jusqu'à ébullition, ou pour les plus frileux ou téméraires, plutôt un shot de gin ou de vodka. Et c'est reparti pour plusieurs heures dans le froid!


Pipparkakuja


Les biscuits qui portent ce nom sont servies sur toutes les tables à l'approche de Noël. Ils sont plats, bruns et de toutes les formes possibles. Chez nous, on pourrait les comparer à des spéculoos. Accompagné d'un glögi bien chaud, c'est le must.





Huskies: le plus beau jour du voyage derrière un traineau


Ce matin, on enfile à nouveau nos combinaisons polaires par dessus nos habits de ski pour affronter la journée qui nous attend. C'est un "safari" avec les huskies que nous allons faire et on est hyper impatientes! Un minivan nous emmène à environ une demi heure de route d'Äkäslompolo, quasi à la frontière de la Suède. Arrivées au ranch, on fait la connaissance de Juho et Hanna, un couple adorable qui s'occupe avec passion de leur trentaine de chiens. Les nourrir, nettoyer leur cage, les faire jouer, courir, leur faire des câlins... tout ça prend un temps fou, mais comme ils disent "quand on est passionnés ce n'est que du plaisir". Juho part même souvent faire des courses de chiens de traineau avec ses huskies favoris.


En arrivant, le jour se lève à peine, on a donc droit à un magnifique lever de "soleil" avec de belles couleurs orangées à l'horizon. Ce contraste avec la neige blanche, ça laisse vraiment sans voix à chaque fois.


On prépare les chiens, il faut leur passer le harnais et les attacher au traineau. Quatre chiens chacune pour nous et six pour Juho, étant donné qu'il a plus de choses à tirer dans son traineau. Les huskies sont en place et nous aussi, on a les pieds enfoncés sur les freins. Pas question de bouger d'un centimètre une fois le traineau détaché sinon les chiens partiraient à fond à travers la forêt. Ils ont tellement hâte de partir courir! Juho démarre le premier, suivi de Céline, Maria, et moi en dernier. Je me cramponne tellement fort, les chiens tirent comme pas possible mais faut que je laisse un peu de distance devant moi. Allez, j'enlève mes pieds et c'est partiiiiiiiii... en trois secondes, les aboiements se sont tus, il n'y a que le doux bruit des pattes des huskies frôlant le sol glacé, le traineau qui glisse sur la neige et le reste n'est que silence.


Les huskies courent, ils s'en donnent à coeur joie, ils ont l'air si heureux de me tirer! Je les regarde, puis je regarde autour de moi: on traverse des forêts de hauts sapins blancs, il n'y a personne, pas de voiture, rien. Juste les chiens, nous et les paysages lapons. C'est indescriptible!



Chaque paysage est différent et plus la journée avance plus les couleurs de l'horizon changent. Jusqu'à ce que le traineau fasse irruption de la forêt pour traverser un lac gelé, où l'on peut admirer une scène magique qui dépasse toutes nos attentes: à droite, la fin du lever de soleil inachevé et à gauche, le début du coucher. Des couleurs pastels et estompées, comme un tableau romantique. Et au milieu se dessine la petite lune blanche, comme si elle avait été posée juste là, en dernier. En premier plan, la neige, les sapins blancs...


Malgré le froid extrême qu'on subit actuellement, car les températures de -20 degrés se ressentent comme -30 degrés, voire pire, ce qu'on vit efface tout le négatif. Mon écharpe est totalement congelée, on dirait un bloc de glace. Mes doigts de pied ne bougent quasi plus, je dois faire des sauts sur mon traineau pour les réveiller. Quant aux bouts de mes doigts, je dois les presser contre mes chaufferettes sous mes gants et essayer de continuer à m'agripper à mon traineau. J'ai une barbe de neige. Mes cils sont blancs. Des larmes coulent de mes yeux et se transforment en stalactites aussitôt. J'avoue, c'est marrant ^.^



...mais après avoir traversé une trentaine de kilomètres en forêt en 1h30, il est temps de faire une pause méritée pour se réchauffer et pour récompenser les chiens. Le temps de faire aussi quelques photos de leurs belles bouilles. Juho s'arrête vers une tour d'observation en bois, toujours au milieu de nul part, là où se trouve le plus grand étang d'Europe. Mais qu'on ne voit évidemment pas vu qu'il est gelé et recouvert de neige.





Juho prépare un feu après avoir nourri les chiens de viande congelée. On se réchauffe les mains et les pieds, assis autour du feu sur des peaux de renne. Au menu, renne fumé avec des légumes. A manger bien chaud, dans un bol en bois de bouleau, accompagné de l'éternel jus de baies dans une "kuksa" (tasse typique de la culture "sami"). On a même le droit à du gâteau aux myrtilles en dessert et un chocolat chaud, tout en écoutant les histoires racontées par Juho.

Honnêtement, j'avais cru qu'on allait mourir ici et qu'il serait impossible de se réchauffer après ce qu'on avait enduré. Comme quoi, un feu et des bons plats chauds ça revigore et ça permet de repartir de plus belle avec plein d'entrain. On retrouve nos amis tout doux qui ont trop hâte de repartir et on rentre au ranch. Derniers instants magiques et derniers câlins avec les huskies. Tout le monde rentre à la maison, Juho et Hanna nous invitent encore chez eux pour boire un bon glögi chaud avec des pipparkakuja, puis on repart chez nous des étoiles plein les yeux et le coeur tout réchauffé!




Les aurores boréales


Après de multiples ballades dans Äkäslompolo, des parties de "dobble", des saunas et un tas de bonnes choses, il est déjà l'heure de refaire les valises. Non, attendez, on en oublie l'essentiel! Aujourd'hui, on est vendredi, on part demain et les aurores boréales n'ont toujours pas pointé le bout de leurs pinceaux teintés de vert fluo. Contrairement au safari huskies, à la motoneige ou autres activités, les aurores boréales ne se commandent pas, on a de la chance ou on en a moins...

Pour mettre toutes les chances de son côté pour les voir, il y a quelques règles à respecter:


- Partir pendant la saison la plus propice, soit l'hiver, là où elles sont le plus fortes, de novembre à février.

- Se trouver dans un endroit sans lumière, le plus isolé possible ou au bord d'un lac.

- Consulter les prédictions (disponibles plusieurs jours voire semaines à l'avance) via les sites et applications et se préparer en conséquence (j'ai utilisé l'app "aurora" gratuite et très efficace avec des alertes)

- Etre patient.

- Profiter de l'instant présent avec les yeux et pour immortaliser le moment, se munir d'un trépied et d'un appareil photo avec option de photographier avec une vitesse d'obturation lente.


Cela faisait donc plusieurs semaines avant le départ que je consultais régulièrement le soir l'app "aurora" sur mon iphone pour voir comment le soleil se comportait. Il faut regarder l'index KP, qui signifie "Planetary K-index", une mesure permettant d'estimer la moyenne planétaire d'indices K de perturbations du champ magnétique terrestre. Mmh, je suis pas très scientifique et l'explication du phénomène des aurores semble très abstrait. Mais en gros, le soleil rejette des particules chargées en direction de la Terre, ce qu'on pourrait voir comme un orage de feu. Ces particules entrent en collision avec la magnétosphère, qui sont ensuite canalisées et reconduites vers les pôles magnétiques: le nord et le sud. Cette rencontre se transforme alors, pour résumé, en de magnifiques lumières de couleurs différentes, visibles tant au nord qu'au sud.


Pour avoir la chance de voir ces aurores polaires danser, il faut que le ciel soit le moins nuageux possible, autrement les nuages risqueraient de couvrir les lumières qui ne seraient donc plus visibles à l'oeil nu.



Vendredi à 19h30, c'est la toute dernière chance. On part en randonnée raquettes avec un guide et Florence, une suissesse de Fribourg. A une dizaine de minutes d'Äkäslompolo, nous voilà prêts pour marcher à travers la forêt, traversant quelques pistes de ski de temps à autre. Les prévisions pour ce soir sont ultra bonnes. L'index KP est à plus de 4 sur 9. Le ciel devait être plutôt couvert mais pour l'instant, on a vraiment de la chance et on voit même les étoiles à l'oeil nu.


Là voilà! On la voit! On s'arrête net pour observer cette trainée légèrement grise dans le ciel. Pour l'instant, difficile de la différencier avec un long nuage. La couleur n'est pas forte et elle ne bouge quasiment pas. Je tente alors une photo avec mon matériel et c'est là qu'elle se révèle, grâce à la longue durée d'exposition et aux réglages spéciaux: elle est bien verte et elle se dessine dans le ciel derrière les sapins. On continue notre marche, la tête vissée vers le ciel. Difficile de pas être tenté de s'arrêter tous les 2 mètres pour chercher l'aurore et la photographier :-)


Après une petite pause dans une hutte, a côté d'un feu et un jus de baies chaud dans la main, on repart. A peine sortis de la hutte, c'est l'explosion dans le ciel. Celui-ci est tellement clair et bleu intense, autour de nous aucune lumière parasite, juste la lueur des étoiles, de la lune et de la neige. L'aurore boréale est bien là, extrêmement forte! Elle danse sous nos yeux. D'abord, elle apparait plutôt pâle comme une longue trainée de peinture. Puis à la vitesse de l'éclair, elle se rétrécit, se sature, devient vert intense, tournoie dans le ciel, se sépare en deux, fait une vague, se mélange à l'autre moitié d'aurore. C'est un véritable ballet qui se passe au-dessus de nos têtes et on est en premières loges. Je suis tellement figée par la beauté de la scène que j'oublie d'appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo.


A ce stade, même l'iphone arrive à capturer l'aurore polaire qui danse. C'est indescriptible! La danse dure plus d'un quart d'heure et on voit les lumières disparaitre d'un côté pour apparaître comme par magie de l'autre. L'univers est surprenant...


Le guide nous dit qu'on a vraiment de la veine de les avoir vues pendant aussi longtemps et aussi fortes. Convaincues, nous rentrons alors à la maison. Et ce soir en allant dormir et en fermant les yeux, je ne cessai plus de les voir encore et encore, comme si elles s'étaient encrées dans mes paupières!



Les vacances touchent à leur fin, il est l'heure de reprendre la route vers l'aéroport de Kittilä. Ce séjour en Laponie aura été marqué par la gentillesse et la chaleur des habitants, la froideur féérique de l'hiver lapon, la magie d'avoir voyagé au-dessus du cercle arctique et par toutes ces petites expériences qui font qu'on revient toujours plus riche d'un voyage en terres inconnues. Des étoiles et des aurores plein les yeux et des souvenirs plein la tête, nous rentrons alors à la maison... et les valises débordent de bouteilles de glögi, de saumon, de renne fumé et de biscuits. Mais chut :-)




Infos utiles:


- Vol Swiss de Genève vers Kittilä, à réserver via Kontiki, jusqu'au 9 mars 2019: http://www.kontiki.ch/fr/laponie/vol-direct-geneve-kittila

- Safari huskies : http://www.huskyranch.fi/







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