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Pulau Pangkor, l'île sans touristes

Direction la mer ! Au terminal des bus de Kuala Lumpur, tôt ce matin, on part en direction de Lumut, vers le nord, dans un bus super classe avec des sièges larges et confortables. On se dit que s’il faudra prendre un bus de nuit par la suite on sera très confortables dans ces bus-là. Il nous faudra environ 5h de trajet pour atteindre la petite ville côtière de Lumut. Arrivés au port, la faim se fait ressentir, il est déjà 14h. Nelson s’en donne à cœur joie dans un buffet malais en bord de route, où des poissons en sauce sont exposés et plein de barquettes remplies d’on ne sait quoi. Perso, avec cette chaleur de dingue, je choisirais bien un jus bien frais… je passe le buffet ! Un estomac bien rempli plus tard, on embarque sur le petit bateau qui nous conduit sur l’île de Pulau Pangkor.


En malais, « pulau » signifie île, et des îles en Malaisie il y en a plein ! On l’aura compris et il suffit de repérer ce mot pour savoir de quoi on parle. Du coup, dire « l’île de Pulau Pangkor » ne veut pas vraiment dire grand chose. Pour votre information, on dira donc l’île de Pangkor. ;)




Après 30 petites minutes de bateau, on arrive au port de Pangkor.


Astuce: Attention, pour les prochains voyageurs : il y a deux ports, vérifiez bien lequel est le vôtre ! Normalement, le bateau s'arrête au petit port en premier puis au grand port en deuxième (le principal, où les taxis attendent).


Les taxis sont d’adorables petits vans tout rose !!! Les tarifs sont fixes, par voiture, et les taxis peuvent se partager à 5-6 personnes.



L’île de Pangkor est une toute petite île. On peut en faire le tour en scooter en 30 minutes. Dans les guides, la location de scooter n’est recommandée qu’aux conducteurs confirmés à cause des tournants en épingles et de la faible visibilité sur les routes à cause de la jungle prohiminante. A moins que vous ne soyez vraiment une catastrophe en deux roues, je ne pense pas que la route soit si terrible que ça, il ne faut juste pas rouler comme des dingues !


Est-ce qu’un scooter est indispensable sur l’île ? Non ! Si vous logez à Teluk Nipah il y aura de tout à proximité. Le scooter c’est simplement pour faire le tour de l’île et être indépendant, donc ne vous cassez pas les pattes pour rien.




Comme nous sommes en plein début de ramadan, on ne sait pas trop à quoi s’attendre ici en Malaisie. En effet, une bonne partie de la population est musulmane. On se demande alors si la plupart des magasins seront fermés ? Pas possible de trouver de la nourriture dans la rue ? Heureusement, la diversité des religions ici nous sauve ! Alors on mangera peut-être plus chinois que typiquement malais (car la plupart des malaisiens sont musulmans !) mais le ramadan ne nous posera aucun problème pendant le voyage, au contraire, on vous expliquera pourquoi par la suite.


Tout d’abord, il faut savoir qu’en Malaisie, contrairement à d’autres pays 100% musulmans, le ramadan n’est pas une période déconseillée pour voyager. Pendant un mois, le tourisme est quasi nul, à part pour les touristes venus de loin. Dans le pays, personne ne voyage à ce moment-là. Par contre, dès la fin du ramadan, plusieurs jours de festivités s’enchaînent et tout le monde voyage à travers le pays, surtout vers les îles. Cette période est à éviter, ou alors il faut vraiment prévoir son voyage à l’avance et faire les réservations nécessaires.


Par exemple, le Lonley Planet indique qu’après le ramadan, tous les logements de l’île de Pangkor sont pris d’assaut et on ne trouve plus aucune chambre de libre. Aujourd’hui, en arrivant dans le "village" de Teluk Nipah on est incroyablement surpris de constater que nous sommes presque seuls !! C’est aussi pour ça qu’on a choisit de s’y arrêter. Une île encore authentique, quasi sans touristes, quoi de mieux pour commencer les vacances ? On part donc à la recherche d’un logement pour 2 nuits. Les prix sont tous les mêmes : entre 60 et 80 rhingits la nuit pour une chambre double. Certains hébergements proposent une piscine, nous on choisit l’option sans piscine car la plage fera l’affaire. Les jolis petits bungalows blancs nous font de l’œil. On est les seuls clients !




Impatients, on sort se promener au bord de l’eau. Là, on a l’impression d’être arrivés sur une île fantôme. Le long de la plage, il y a plusieurs échoppes de nourriture, de sports nautiques, des restaurants et quelques magasins. Mais derrière, il n’y a personne ! On se dit peut-être qu’elles ouvriront plus tard dans la journée… On continue notre marche pour arriver à Coral beach, une des plus jolies plages de l’île. Ah, un peu de monde ! 3-4 personnes se baignent et on voit un bar ouvert au loin. On s’y baigne à notre tour, c’est le pied. L’eau est tiède et bien que le ciel soit orageux cette après-midi, on passe notre après-midi dans l’eau tellement c’est agréable.


En fin d’après-midi, on reprend le chemin de notre joli bungalow blanc, en passant par les échoppes… toujours fermées ! On se demande alors si elles vont finir par ouvrir et si on trouvera un endroit où manger ce soir. En faisant nos recherches, on a noté une adresse d’un restaurant sur la plage, répertorié et conseillé dans plusieurs blogs. On a hâte de tester !


A 19h, l’heure où le soleil se couche, on est attablés au « Daddy’s cafe », le fameux restaurant dont tous les blogs parlent qui apparemment remporte la palme ici à Pangkor. C’est encore un peu tôt pour manger mais pas pour le coucher de soleil. L’appareil photo est en place pour un parfait time-lapse et enregistre toutes les nuances des couleurs du ciel. Avec un cocktail et une bière fraîche, quasi seuls sur cette plage, à regarder les étoiles et écouter le clapotis des vagues, les pieds dans le sable, on peut dire qu’on a trouvé un petit paradis. Pas besoin de beaucoup plus, ici, on est très bien :) puis nos plats de poissons arrivent et là c’est même encore mieux, au-dessus de tout ce qu’on avait pu imaginer avant de débarquer à Pangkor.


Le lendemain, tôt le matin, on loue un scooter et on part à la recherche d’un petit déjeuner. On est les premiers sur la route, à part nous pas de signe de vie. On arrive au premier petit village, où Nelson se commande une soupe de nouilles à 10h du matin. Bah quoi, y a pas d’heure pour manger des nouilles, non ? ;) tout ce qu’on trouve ici a l’air chinois de toute façon. Les indiens finissent même eux aussi par manger des nouilles trempées dans du bouillon et des raviolis.


Une fois le plein du scooter fait, (quelques centimes pour 1L d’essence !) on continue notre tour de l’île. On passe devant des ruines hollandaises puis une incroyable mosquée sur pilotis qu’on décide de filmer avec le drone. Ce n’est pas encore l’heure de la prière mais ça ne saurait tarder pendant la période de ramadan. Sur l'île, si on a de la chance, on peut observer un oiseau plutôt spécial: le calao bicorne. Avec son double bec, ses plumes jaunes, noires et blanches, le calao s'envole depuis la cime des arbres, ce qui rend son observation difficile. Mais aujourd'hui on est chanceux (ou à moitié, car ils sont attirés par un local qui les nourris) car on peut en voir une bonne dizaine sous nos yeux.



Vers le port, les locaux agitent des poissons fraichement pêchés, pendant que les autres marchandent et tripotent les poissons pour acheter les plus gros. Comme je disais plus tôt, le tour de l’île est vite fait. Le sud amène à un cul de sac tandis que le nord est majoritairement de la jungle. On s’y aventure en scooter, sur les routes sinueuses, mais y rentrer à pied ne serait pas possible tellement la jungle est dense ! Quelques singes viennent nous surprendre, même de gros varans timides sur le bord des routes. On trouve une petite entrée entre les palmiers pour se glisser sur la plage et se baigner quelques secondes. Malheureusement, la mer a l’air polluée à cet endroit, le sable est noir en raison des bateaux de pêches qui se trouvent trop prêts des côtes. On se résigne alors à retourner à Coral beach, décidément la plus jolie plage de l’île et propice à la baignade.


24h après notre arrivée sur l’île, on peut dire qu’on en a fait le tour, et pas que littéralement. Les villages sont déserts, il n’y a qu’un seul petit bar potable dans le coin, pas d’activités nautiques, personne. Comme la deuxième nuit a déjà été réservée, on a pas le choix que de prendre le ferry du lendemain, alors on profite de la plage déserte et tant qu’à faire, on refait un petit tour de l’île pour observer la vie des locaux.


En allant batailler pour acheter quelques Gigas d’internet dans un magasin d’électronique, un vieillard d’au moins 100 ans portant une théière à la main s’approche de nous et notre scooter en tremblant, en levant sa théière dans notre direction et prononçant une série de mots incompréhensibles. Nelson me traduit « il dit qu’il nous a reconnu, qu’il a suivi notre blog pendant notre tour du monde et qu’il nous invitait à boire du thé chez lui ».



Le soir, pour ne pas changer une équipe qui gagne on retourne au « Daddy’s cafe » pour savourer notre dernier repas les pieds dans le sable face au soleil qui se couche derrière les vagues. Aujourd’hui, il y a même de belles nappes sur les tables ! Malheureusement, la pluie décide de tomber… enfin, l’averse tropicale même, l’orage et tout, et tout ! On fonce alors à l’intérieur, tant pis pour les nappes. Finalement, le bar est super joli à l’intérieur, avec des planches de bois coupées et suspendues au plafond pour faire office de tables. On commande deux currys, servis dans de jolis bols en terre cuite. Je pense que je me souviendrai longtemps du goût de ce curry, la vue sur la mer avec le petit vent iodé qui nous caresse les cheveux…


Au revoir Pangkor !


Malgré notre courte visite, mais suffisante, nous avons eu le temps de faire tout ce qui était possible de faire sur l’île. En cette saison (très) basse, il n’y a la possibilité de faire aucune activité car tout est fermé. Pourtant ce n’est pas ça qui manque : bateau, snorkeling, jetski, buggy, vélo, kayak, banana boat… Sans oublier les stands de street food qui longent la rue et qui servent des tas de spécialités de Malaisie. C’est un mal pour un bien, ces deux jours au calme nous auront permis de reprendre des forces, de profiter de la tranquillité du lieu, avant notre prochaine destination. On en aura aussi pris plein les yeux avec ces couchers de soleil.


Levés aux aurores, on reprend le typique taxi rose de Pangkor, puis le bateau qui nous dépose au point de départ : Lumut. La gare routière est encore déserte mais on arrive à acheter notre billet pour notre prochain trajet, un bus qui part dans 1h direction Butterworth, encore plus au nord du pays. Depuis Butterworth, on prendra le ferry pour une autre île, la fameuse île de Penang ! Impatients de découvrir ce qui nous attend à Penang, mais persuadés que ce sera sûrement plein de nouvelles aventures, on monte dans le bus qui en deux temps trois mouvements file déjà à vive allure sur les routes escarpées de la côte ouest.





Infos utiles :


Où manger ?

  • Daddy’s Cafe – ça compte si on y est allés 3 fois ? bon on avait pas vraiment le choix, mais le menu est vraiment alléchant, bien qu’un peu plus cher que la moyenne des restaurants en Malaisie, les plats sont bien servis et délicieux. Ils servent aussi le repas de midi, des petits déjeuners et des tas de cocktails exotiques. Bière 7 rhingits / cocktails avec alcool 25 rhingits / fried rice 10 rhingits / club sandwich 14 rhingits / fruits de mer et curry 25-30 rhingits


Où dormir ?

  • Vagary Guesthouse, pour la trouver il faut prendre à droit au niveau du "Nipah waterfront beach resort" (les rues n'ont pas de nom). 60 rhingits le bungalow double (pas de wifi). Chambre confortable, assez spacieuse avec clim et salle de bain. La guesthouse voisine loue des scooters.


Activités

  • Le tour de l’île à scooter, ça compte ? Location de scooter sur une demi journée ou une journée entière (40 rhingits par jour pour le scooter + caution)


Trajets

  • Kuala Lumpur à Lumut en bus - environ 5h, 27.10 rhingits

  • Lumut à Pangkor en bateau (30 minutes) 14 rhingits (aller simple)

  • Port de Pangkor à Teluk Nipah en taxi rose - 15 rhingits pour le van entier

  • Lumut à Butterworth en bus - environ 3h30, 19 rhingits


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