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Salvador da Bahia, une journée au coeur de l'histoire afro-américaine

Salvador de Bahia, un des points d'entrée de la conquête du nouveau monde: navires portugais, esclaves africains, Salvador en a vu couler du sang. Aujourd'hui, c'est tout autre chose heureusement et pour les voyageurs, c'est comme découvrir un nouveau petit Brésil grâce au mélange des cultures afro-américaines. On vous emmène une journée avec nous!


Ce matin, on arrive à Salvador sous la pluie après une nuit de bus pas hyper confortable! Fanny s'est retrouvée toute mouillée à cause d'une fenêtre entrouverte qui laissait passer des gouttes de pluie... Enfin, on se rassure en nous disant que ces prochains jours nous allons avoir droit à un peu de confort.


Fanny a une amie brésilienne qui habite en Suisse, mais sa soeur vit à Salvador. Elle nous a gentiment invités à venir loger chez son père et sa mère et s'est proposée à jouer la guide pendant notre séjour. On fait alors la connaissance de Luciana, son petit frère et ses parents qui sont venus nous accueillir à l'aube au terminal. Leur maison se situe à environ 1h30 du centre, dans un complexe de maisons, proche du bord de mer. Ici, il n'y a pas de risque de vol ou d'agression, explique Luciana.


Le premier jour, comme le temps est tout gris et la pluie intermittente, on profite de se reposer, discuter avec la famille et Fanny part faire un tour sur la plage.


Igreja nosso senhor do bonfim


La visite de la belle ville de Salvador commence ce matin dès 6h! En effet, il nous faut presque 1h pour rejoindre le centre en bus et notre programme est chargé aujourd'hui.


Sur la colline sacrée, nous nous arrêtons face à l'église de notre Seigneur de la bonne fin, dont la construction date de 1745. Cette église occupe une place importante dans le coeur des habitants de l'état de Bahia, notamment grâce aux miracles curatifs qui y sont réalisés. Dans la partie du fond à droite se trouve une salle remplie de membres en cire ou en plastique suspendus au plafond: ils représentent tous les malades qui y ont été soignés grâce à leur prières.





La tradition veut que chacun apporte la représentation du membre guéri: une jambe, un poumon, un pied, un coeur, une tête, pour repartir avec un joli bracelet de soie long de 47 centimètres, qu'on appelle "fitas de Bonfim". La couleur de ceux-ci est assimilée à un Dieu de la religion afro-brésilienne créée par les esclaves (religion qu'on appelle candomblé, et qu'on aura la chance d'expérimenter à Nouvel An) et les 47 centimètres correspondent à la longueur du bras de la statue de Jésus au sein de l'église.


Aujourd'hui, après un phénomène de mode, on peut voir ces bracelets partout dans le monde, bien que leur origine soit d'ici. Ils ne font plus 47 centimètres, sont fabriqués en coton plutôt qu'en soie et la tradition a quelque peu changé: on les attache en faisait trois voeux et trois noeuds. Lorsque le bracelet se défait de lui-même, les voeux se réaliseront. Les grilles de l'église sont maintenant recouvertes de bracelets multi-colores, c'est magnifique!

Comme Noël approche à grands pas (on est le 22 décembre!), les répétitions de chants de Noël commencent alors dans l'église. Nous profitons pour faire nos trois voeux. Après s'être enivrés de l'ambiance chaleureuse du Senhor do bonfim et des couleurs de ses fitas virevoltant au vent dans l'espoir de se décrocher et faire des miracles pour son heureux propriétaires, nous reprenons notre visite des trésors de Salvador de Bahia.

Baía de Todos-os-Santos


Nous voilà sur la deuxième plus grande baie du monde, rien que ça! On ne s'en rend pas compte, mais ce lieu est un point historique extrêmement important puisque c'est ici qu'en 1500 les premiers navires portugais larguèrent les amarres dans le but de découvrir et coloniser ces belles terres. Un an plus tard, le 1er novembre 1501, jour de la Toussaint, d'autres navires débarquèrent et nommèrent officiellement la baie "de todos os santos", soit la baie de tous les Saints.


Un port se développa rapidement -pour devenir un des plus importants d'Amérique- afin accueillir les embarcations d'Europe venues chercher des matières premières pour les ramener de l'autre côté de l'Atlantique. Un phare fut alors construit, le farol da barra (le phare de la barra).


Saveurs de Bahia

Dans les années qui suivirent la colonisation portugaise, un nombre fou d'esclaves africains étaient déportés sur les côtes brésiliennes pour les amener dans les plantations de canne à sucre. Certains parlent de 5 millions, d'autres du double! Les différentes cultures qui peuplent l'état influencent alors la cuisine de Bahia, fusionnant parfaitement avec les saveurs du nouveau monde pour en faire des plats délicieux comme... la feijoada!!


Saviez-vous que ce plat mondialement connu a été inventé par les esclaves? N'ayant droit qu'à une portion d'haricots par jour, ils eurent l'idée d'enrichir cette bouillie avec les morceaux du porc que leurs maîtres ne mangeaient pas (oreilles, pieds, queue...). Et aujourd'hui, c'est le plat national du Brésil!



Pendant notre petite visite, on goûte à l'acarajé, servit par une dame vêtue traditionnellement et cuisinant dans sa petite échoppe au bord du phare.


  • Mais qu'est-ce que l'acarajé? Vous aurez tord de ne pas goûter!


Une pâte d'haricots (feijão) travaillée, formée en petit beignet puis passée dans l'huile de palme. Une fois frite, on la coupe en deux et on la sert avec des tomates coupées, de la coriandre, des crevettes séchées, du piment, du caruru... Miam Miam!


L'abará est un beignet qui ressemble beaucoup à l'acarajé mais qui lui, est cuit dans l'eau et enveloppé dans une feuille de banane.


Ce n'est pas l'heure officielle du repas, mais comment résister à goûter à toutes ces bonnes choses?!


Le quartier du Pelourinho

Le ventre bien plein, on continue notre visite guidée avec Luciana, notre guide préférée. De retour vers le port, on monte dans un ascenseur qui nous propulse quelques étages plus haut, pour à peine 5 centimes, du niveau de la mer à la hauteur du quartier du Pelourinho.



Nous voilà dans le coeur historique de la ville, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Malgré la beauté qui se dégage des petites maisons colorées typiques, il faut savoir que cet endroit a été pendant de nombreuses années le lieu de punition des esclaves sur les places publiques. Ruelles pavées, stands tenus par des bahianaises en tenue typique, acarajé à tous les coins, couleurs pastels et bien sûr, hôtels et magasins pour touristes, c'est ce à quoi ressemble aujourd'hui ce lieu autrefois coloré par le sang...


Comme on l'a dit plus haut, Noël approche et les brésiliens, très catholiques, adorent les décorations grandioses dans les rues. Avec un peu de neige, on se croirait presque dans la maison du père Noël!




Olodum - percussions de Bahia


Notre ballade dans le Pelourinho nous amène jusqu'à la rue où Michael Jackson a tourné en 1996 le clip de sa chanson "They don't really care about us", pour laquelle le groupe Olodum a joué. Ce groupe est fondé en 1979 par la communauté métissée de Salvador, dans le but de participer au carnaval de la ville. Les voir taper sur les tambours doit être vraiment une expérience rythmée et inoubliable! Ci-dessous le clip de Michael Jackson dans lequel on les voit jouer:





Le retour à la maison est assez pénible: Salvador est une grande ville et saturée de voitures! Il nous faudra plus de deux heures pour arriver à la maison, crevés après cette longue journée mais qui restera sûrement la plus intéressante de notre séjour au Brésil! Merci encore Luciana :-)


Allez, on vous laisse. Demain, notre avion décolle à 5h du matin. Direction... Rioooooo de Janeirooooo! Bisous bisous!




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