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Cusco et la vallée sacrée des Incas


Alerte nouveau pays ! Passage de la frontière de Yunguyo

Le départ de Copacabana se fait de bonne heure. Un bus remplit de touristes part en direction de la frontière bolivienne - péruvienne; il nous faudra juste une vingtaine de minutes pour l'atteindre. Une fois notre tampon de sortie obtenu (sans aucun frais, contrairement à ce qu'on avait entendu), on marche une centaine de mètres avant de passer sous le pont qui nous sépare officiellement du Pérou. En quelques minutes, on obtient fièrement un énième tampon dans notre passeport et on retourne au bus après avoir échangé nos Bolivianos en Soles.


Pour ceux qui traversent dans ce sens, faites un petit tour pour comparer les taux de change, nous avons gagné une trentaine de Soles en échangeant un peu plus loin du poste de contrôle.

Environ 4 heures plus tard, après avoir longé le lac Titicaca, nous arrivons à la gare routière de Puno, un peu en dehors du centre historique. Depuis cette ville, il est possible d'aller visiter les différentes îles du lac comme les îles Uros, Taquile ou Amantani. Comme nous avons déjà fait l'Isla del Sol côté Bolivien et que nous n'avons pas entendu des choses tout à fait positives sur ces excursions touristiques, nous décidons de ne pas y aller mais à la place nous rendre sur la péninsule Llachon, un endroit agréable où on peut passer du temps chez une famille locale. Gwen et Guillaume, du blog G&G Shake The World, nous l'avaient fortement conseillé.


On se dirige vers la Plaza de Armas avec nos sacs, où on prend un mini déjeuner (les prix sont énormes ici, à cause d'une fête de la ville presque tout est fermé et c'est dimanche) et on reste à table pendant plusieurs heures (merci le wifi). On se renseigne un peu sur quoi faire et où aller, mais on a pas particulièrement envie de rester à Puno. Dans l'après-midi, on prend la direction du point de départ des minibus pour la péninsule et en passant on s'arrête dans plusieurs magasins pour s'acheter deux cartes SIM locales.




Malheureusement, on nous annonce que les minibus ne partent que très tôt le matin, c'est donc raté pour aujourd'hui! Après hésitation, on décide alors de laisser tomber la péninsule et de partir directement ce soir pour Cusco, vu le nombre de choses que nous souhaitons voir là-bas. Dans la journée, nous avons bien du marcher plus d'une heure trente avec nos sacs sur le dos et on est un peu crevés de tourner en rond. On réserve un billet avec la compagnie Turismo Mer pour ce soir tard dans la soirée et en attendant que le temps passe, on fait des parties de Uno dans le terminal.



Cusco, en visite chez les incas


A 4h30 du matin, notre bus s'arrête au terminal de Cusco. Pour une première dans un bus Péruvien, c'était vraiment, vraiment trop la classe, et encore on avait pas pris la meilleure compagnie sur le marché! Nous avions des sièges à l'étage du bas (où il y a seulement 12 places), inclinables à 160°, couvertures, petite banquette pour les pieds, télé, toilettes et service à bord. Du coup, on a bien dormi même si la nuit était courte. Comme le jour ne s'est pas encore levé, on attend au terminal une petite heure jusqu'à ce qu'un rabatteur vienne nous proposer une chambre dans son auberge. Le prix étant plus bas que les hostals figurants dans le Lonely Planet, on monte dans son taxi accompagnés d'un voyageur Japonais. La chambre nous convient, on profite de la douche bien chaude et on continue notre nuit.


Vers midi, on part faire un tour dans le centre historique qui grouille de monde, mais qui est vraiment très joli et agréable pour s'y balader sous le soleil. On mange typique à midi, un menu du jour pour 8 soles avec un verre de Chicha Morada (boisson péruvienne à base de maïs noir que j'adore mais Nelson pas).



Ensuite, on part pour la chasse aux agences. Apparemment, une des rues qui part de la Plaza de Armas aurait été renommée "gringo alley", l'attrape-touriste, quoi! C'est ici qu'on entre dans différentes agences pour se renseigner sur les prix des excursions dans la vallée sacrée et au Machu Picchu. On réussi à obtenir un bon prix selon nous, soit 175$ par personne pour deux journées de visite guidée dans la vallée sacrée, un jour de marche à la Rainbow Mountain et le fameux Inca Jungle Trail qui nous amènera en 4 jours au Machu Picchu. Convaincus du prix et espérant que tout se passera bien, on réserve.


Petit tour au grand marché San Pedro qui attire autant de locaux que de touristes, pour les courses, les souvenirs ou les repas à toute heure de la journée. Enfin, le soir, on choisit un restaurant parmi les excellents qui se trouve dans la ville pour manger un bon burger. En effet, pendant une semaine, ce sera riz et poulet, poulet et riz au menu! Alors, on profite... D'ailleurs, aujourd'hui c'est Halloween! Les enfants célèbrent comme aux Etats-Unis: il y a un monde fou sur la place principale. Pendant notre repas, on distribue des bonbons qu'on a pris soin d'acheter avant et qu'on dépose dans les petites citrouilles des enfants déguisés en minions, superman, batman,... trop chou!




Valle sagrado - La vallée sacrée


Ce qu'on appelle la vallée sacrée, ce sont tous les sites incas qui se trouvent entre Cusco, capitale Inca à l'époque, et le Machu Picchu. Le long de cette vallée coule le fleuve Urubamba, si précieux pour les cultures et les habitants. On part donc à la découverte des vestiges et de l'héritage culturel péruvien.




Les ruines de Pisac


Le premier jour, on se dirige d'abord vers Pisac, site de ruines incas que nous visitons en premier. Le site se trouve à une altitude de 3300m et surplombe l'agréable village du même nom. Ce serait apparemment un site important qui défendait l'entrée sud de la vallée sacrée. On peut faire un tour dans les différentes ruines, qui représentaient des temples, dont le fameux temple dédié au Dieu Soleil Inti, des thermes, des tours et des terrasses. Sur celles-ci, construites en demi cercle, les incas y récoltaient 3000 espèces différentes de maïs, de patates et également des feuilles de coca, grâce aux micros-climat créés volontairement sur les différentes altitudes des terrasses. Vous imaginez, 3000 espèces de pommes-de-terre!!! C'est fou. On comprend pourquoi ils aiment tant ça dans les menus du jour... Pas si bête, l'inca! Ces terrasses sont toujours utilisées pour l'agriculture d'aujourd'hui.




On se promène dans ces ruines, s'imaginant quelques siècles en arrière, les batailles, les cérémonies... Notre attention se prête sur les excavations qu'on peut nettement distinguer dans la falaise. Le guide nous explique que les villageois étaient enterrés là, momifiés et accompagnés de précieux bijoux, comme le voulait la tradition. Cependant, ces tombes ont été pillées par les conquistadors, emportants tout sur leur passage...


Le village de Pisac propose (surtout le dimanche) un énorme marché coloré prisé des touristes. On y trouve vraiment de tout en matière d'artisanat!


Ollantaytambo


Ces ruines marquent la fin de la vallée sacrée et évoquent la dernière bataille entre les conquistadors espagnols et les incas. Son nom signifie en Quechua "lieu de repos d'Ollantay", un guerrier pendant le règne Inca. Après avoir gravit plusieurs escaliers, on arrive en haut de la forteresse d'où on a une vue globale de la vallée sacrée et du fleuve Urubamba. L'alignement des pierres et les techniques de constructions sont frappantes, on se demande quelles techniques ils utilisaient, surtout pour monter tous ces blocs là-haut! On dit que cette forteresse servait à surveiller quiconque empruntait le chemin de l'Inca, le fameux sentier qui mène au Machu Picchu...




Le village du même nom est le point de départ du train qui monte à Aguas Calientes, la ville au pied du Machu Picchu. Pour cette raison, on y trouve plusieurs auberges et restaurants et un bon lot de touristes venus pour justement prendre ce train, qui est le seul moyen de se rapprocher le plus possible du Machu Picchu sans avoir à faire un seul pas. Malgré ça, c'est un endroit charmant, où les petites maisons et les ruelles pavées ont gardés une architecture Inca. On y aurait volontiers passé une nuit.



Sur la dernière image ci-dessus, on peut d'ailleurs voir le visage d'un Inca taillé dans la pierre. Il y a différentes histoires et légendes sur celui-ci, il parait toutefois que le 21 juin, jour du solstice d'hiver, les rayons du soleil traverseraient ses yeux pour n'éclairer que le temple du soleil de la forteresse d'Ollantaytambo...


Avant de remonter dans le bus, nous flânons un peu sur le grand marché où les femmes vendent de l'artisanat, de belles broderies ou des petits lamas en poils d'alpaga. Nous filons ensuite vers un mignon restaurant donnant sur une coure. C'est là que nous sommes extrêmement surpris d'apprendre que pour midi on a le droit à un buffet à volonté, sûrement le meilleur endroit où on a mangé local en Amérique du Sud! Le tour à la journée nous a coûté 15 Soles par personne et nous avons entendu le guide annoncer à deux personnes qui n'avaient pas le repas inclus, que celui-ci coûtait 25 Soles! Etonnés d'avoir fait une si bonne affaire sur ce coup, on dévore littéralement le buffet, goûtant à toutes les spécialités Péruviennes, passant de l'aji de gallina au ceviche, de la soupe au quinoa à la salade de riz, desserts, biscuits, mate et j'en passe.



Chinchero et le tissage


En fin de journée, nous arrivons au petit village de Chinchero, à une trentaine de kilomètres de Cusco. Ici, on peut encore visiter d'autres ruines, mais nous arrivons 20 minutes avant la fermeture du site. Le guide nous amène alors vers un point de vue d'où on peut voir les ruines sans y entrer. Ce sont principalement des terrasses d'agriculture à nouveau. Ensuite, nous entrons tous dans une petite maison en pierre où deux dames habillées en costumes traditionnels vont gentiment nous expliquer le procédé pour créer la laine, la colorer et enfin, tisser.


Tout d'abord, les fils de laine proviennent d'un alpaga blanc. Ces boules de laine sont lavées dans de l'eau tiède à laquelle est mélangé une substance que la dame appellera "le shampooing de l'Inca"! En effet, ça mousse tout seul. Elle commence par nettoyer la laine et l'eau devient alors grise. Devant elle se trouve plusieurs pots en terre cuite, c'est dedans qu'il faut tremper la laine pour la colorer, selon la couleur que l'on souhaite obtenir. Celle-ci provient de différents pigments naturels: des feuilles pour le vert, des fleurs (comme de la camomille) pour le jaune et l'orange, le maïs morada pour le violet ou encore la cochenille, un petit puceron parasite qui vit sur les plantes, qui donne une couleur rouge vif lorsqu'on l'écrase. On s'en sert également pour créer le rouge-à-lèvre...



Une fois la laine colorée puis séchée, le tissage peut commencer. Celui-ci peut prendre jusqu'à 6 mois pour une écharpe de taille normale!




De retour à Cusco tard dans la soirée, on embarque une petite empanada chacun à emporter et on ne tarde pas avant de s'écrouler. Le lendemain, suite de la vallée sacrée!


Les salines de Maras


Notre premier arrêt ce matin se situe à environ 50 kilomètres de Cusco et a le don de fasciner dès le premier coup d'oeil. Dès que le bus entame sa descente vers les salines de Maras, on reste tous subjugués par la beauté de ces "puits" de sel de différentes couleurs, là, entre deux montagnes. Au gré de la descente au bord des salines, le guide nous explique qu'une source de chlorure de sodium "miraculeuse" (oui car on est très loin de la mer et en altitude) descend d'une montagne. Elle a été exploitée pour couler dans ces bassins qui, en séchant, permet de récolter le sel à la pelle. Les Incas se servaient du sel pour déshydrater la viande et conserver les cadavres. C'était aussi une monnaie, on s'en servait pour faire du troc (pensez que le mot salaire vient du mot sel!). Aujourd'hui, ces puits appartiennent à plusieurs familles de la région qui travaillent ici régulièrement.




Ce sel est exporté vers le Japon et les Etats-Unis. Les petits stands des salines de Maras en vendent sous forme de petits sachets de goûts différents pour la cuisine mais également des sels d'un autre type, ceux qu'on met dans son bain. Pour notre part, nous avons craqué pour un chocolat noir au sel. Les cabosses de cacao poussent dans les environs, ce qui permet de goûter un autre genre de chocolat que le Suisse, le chocolat des Andes! Je dois avouer qu'on l'a dévoré... La teneur en cacao était juste parfaite et le petit goût salé était irrésistible.



Moray, le laboratoire


Le dernier site de la vallée sacrée que nous visitons s'appelle Moray, connut aussi comme le lieu d'expérimentations agricoles des Incas. Le site est composé de trois amphithéâtres, dont un très important, en forme de cercles. Les agriculteurs y faisaient pousser du maïs et des patates (ohh comme c'est étonnant...) et grâce à plusieurs facteurs comme l'altitude et la disposition des terrasses, une vingtaine de micro-climats différents étaient créés volontairement pour obtenir différentes espèces à récolter. Le maïs, qui était vraiment très important dans la culture Inca, avait la particularité d'être sensiblement meilleur lorsque celui-ci poussait à 2900 mètres d'altitude. Ce qui explique pourquoi on en trouve beaucoup chez les vendeurs de rue ou sous forme de boisson (la célèbre chicha morada que l'on retrouve sur toutes les tables).


Malheureusement, le site le plus important a été détruit par les conquistadors espagnols. Depuis, il a été reconstruit, mais les deux autres amphithéâtres restent intactes, eux.


Voilà, nos deux jours à remonter le temps dans la vallée sacrée sont terminés! Nous avons beaucoup aimé ce parcours, apprécié les explications du guide et l'histoire des Incas. Je ne vais pas résumer dans cette article l'histoire de l'Empire Inca, car je m'y perdrais. Mais c'est avec plaisir que je vous raconterais tout ça de vive voix si ça vous intéresse. C'est passionnant et encore, on vient d'arriver au Pérou :-)


On sent qu'on s'approche de plus en plus du Machu Picchu, le suspens ne fait de monter alors qu'il nous reste encore 7 jours avant de pouvoir voir les ruines pointer le bout de leurs cailloux! Dans le prochain article, on vous emmène sur la "montagne arc-en-ciel", une marche de 6 heures qui nous aura bien mis K.O.!!




Infos utiles:


Trajets:

- Pour aller à la péninsule Llachon depuis Puno, départ à 4, 6 et 9h du matin en minibus collectif ou n'importe quelle heure en taxi

- Puno - Cusco, compagnie Turismo Mer, 60 Soles le siège du bas, inclinaison 160°, couverture et service à bord. Départ à 22h, arrivée à 4h30 à Cusco


Logement:

- Hostal Berni, du côté de la place San Blas. Quartier plus calme qu'au centre historique. Il faut compter 15 minutes de marche pour rejoindre la Plaza de Armas. Chambre double à 50 Soles avec salle-de-bain. L'auberge peut être sous le nom d'Alejandrina Backpacker sur Google Maps...


Où manger?

- Le marché de San Pedro: petit-déjeuner le matin (sandwichs 3-5 Soles, jus frais 6 Soles, café, mate,...), menu du jour entre 5 et 10 Soles: les stands sont classés par type de nourriture (ceviche, porc, soupes...)

- Fuego, Fire Grill: spécialisés en burger. Comptez entre 20 et 26 pour un burger (copieux) avec frites. A midi, il y a un menu du jour à environ 12 Soles où on peut choisir son burger. Vraiment très bon!

- Aqui se quedan, restaurant local sur la rue Recoleta: menus du midi (7 Soles) et du soir (entre 10 et 18 Soles). Service pas très rapide, le menu économique est très basique mais le deuxième de la catégorie est plus nourrissant et très bon.

- Green Point, restaurant Vegan très prisé à midi! Menu du jour (à midi) à 15 Soles avec un buffet salade, un plat principal, un dessert et un jus de fruits frais. Très original! Il y a du choix pour le petit-déjeuner, dont des gaufres à la banane délicieuses pour 12 Sols.


Activités:

- Il faut acheter un "billet touristique" pour visiter les sites de la vallée sacrée et certaines attractions dans la ville de Cusco. Le billet général coûte 130 Soles, il est valable pendant 10 jours et donne accès à tous les sites. Le billet partiel coûte 70 Soles, il est valable pendant 2 jours et donne accès à un nombre restreint de sites: il en existe trois sur différents thèmes, le premier est celui que nous avions pris (4 sites de ruines), les deux autres donnent accès à différents musées.


- Pour réserver les tours dans la vallée sacrée nous avons décidé de passer par une seule agence et de tout réserver avec eux pour faire baisser le prix au maximum. Ainsi, la journée de visite nous aura coûté 15 Soles par personne et par jour seulement! Il est aussi possible d'y aller par ses propres moyens, en louant un véhicule ou en prenant un minibus collectif ou un taxi.



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