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Le désert de San Pedro de Atacama: lagunes, volcans et paysages lunaires

San Pedro de Atacama, une oasis en altitude


Le bus arrive au terminal de San Pedro de Atacama à 8h ce matin. Rien à dire pour les bus chiliens semi-cama, c'était génial, on a pu bien dormir confortablement! Une fois nos sacs récupérés, on s'apprête à partir avec les Australiens Theresa et Allan rencontrés la veille, quand un gars nous aborde pour nous proposer un logement pas cher. Ici, c'est pas comme en Asie, on se sent moins harcelés (tuktuk! taxi! guesthouse! blablabla!) alors on décide d'abandonner les Australiens qui eux ont déjà réservé un logement et on suit notre inconnu, Juan Carlos. On a la bonne surprise de découvrir une chambre propre avec des dortoirs au bord d'une terrasse avec vue sur le désert et le volcan Licancabur, qui culmine à 5900 mètres et fait office de frontière entre le Chili et la Bolivie. Juan Carlos nous assure avoir les lits les moins chers de tout San Pedro: seulement 6000 pesos par personne (8.80 francs par personne). Vendu!

On fait connaissance avec les deux Argentins qui partagent notre chambre puis on part en ville faire un tour et chercher à manger. Le village est comme une oasis au milieu du désert. Tout est brun-orange, même les petites maisons typiques. Malheureusement, au centre, il n'y a rien de très typique à l'intérieur de ces maisons: agences de voyage, tours organisés, auberges et petits supermarchés, tout pour le touriste venu visiter le désert d'Atacama! Malgré ces agences par centaines, l'atmosphère est très agréable. Bon, d'abord il faut se faire à l'altitude. On réalise ce matin qu'on vient de prendre 2400 mètres d'altitude dans les dents, vu qu'on était partis hier du bord de mer. Première réaction: le souffle court, on a de la peine à respirer parfois. Ensuite, on sent bien l'air sec qui affecte beaucoup le nez, surtout pendant la nuit. Alors on se mouche beaucoup et on se met à saigner... :-( Il faut s'y faire! On vient de débarquer sur la plus longue chaîne de montagnes du monde, la Cordillère des Andes, et on va pas la quitter avant un trèèèèèèès long moment! Certaines personnes souffrent du mal des montagnes / de l'altitude, heureusement on en fait pas partie, enfin presque. Une rencontre inattendue On réserve nos tours avec Juan Carlos qui nous fait un bon prix. Demain, on partira toute la journée dans le désert pour une des excursions les plus belles et plus connues au départ de San Pedro de Atacama. Une petite empanada de "pino" dans le ventre (boeuf mariné trop bon) et on rejoint les Australiens pour partager un Pisco Sour, cocktail à base d'un alcool de raisin très connu en Amérique du Sud.




Après cette soirée sympathique, on reprend le chemin du retour à l'auberge. C'est là que nous faisons une rencontre inattendue: deux chatons se précipitent vers nous galopant avec leurs petites pattes. On essaie de les attraper pour les caresser mais ils se débattent, miaulent et on dirait qu'ils nous incitent à les suivre. Que pasa? A quelques mètres, les chatons s'arrêtent devant un énorme tas de déchets. On allume notre lampe frontale et Nelson trouve une boîte en carton fermée... qui bouge! A l'intérieur, 2,4,6, 8 bébés chats!!!



Ils sont encore tout petits, on décide de les prendre jusqu'à l'auberge. Nelson porte la boîte et j'emmène les deux chatons plus grands dans mes bras. Sans savoir vraiment quoi faire, on leur fait offrande d'un t-shirt pour qu'ils restent au chaud, on donne du lait aux deux grands chatons et on les cache du vent. Ils se collent tous les uns contre les autres pour se tenir chaud dans le froid du désert d'Atacama... et ne pouvant rien faire de plus à cette heure, on part se coucher.


Piedras rojas et lagunas du désert Le lendemain, le bus vient nous chercher à 7h pour l'excursion. Un rapide coup d'oeil aux 10 chatons qui dorment, on les laisse tranquille et on s'en va, le coeur un peu brisé. J'ai envoyé un SMS à Juan Carlos pour le prévenir quand même, en espérant qu'il ne jette pas la boîte à son tour! On est un groupe d'une dizaine de personnes, Chiliens, Espagnols, Argentins, ça parle espagnol dans tous les sens. Le guide parle aussi anglais, mais on le comprend mieux dans sa langue maternelle... Premier arrêt dans le petit village de Toconao, où on admire la magnifique église San Lucas, toute blanche, qui a été construite dans les années 1700. On continue notre route off-road sur les cailloux jusqu'à la lagune Chaxa, lieu de centaines de flamands qui viennent picorer les algues de la lagune et par la même occasion, apporter du rose à leurs plumes!



Enfin, l'heure du petit-déjeuner a sonné, ça faisait 4h qu'on attendait de se mettre un truc sous la dent depuis le réveil. Dans le village de Socaire (perché à 2800, 3200, 3300 et même 3800m selon internet, donc on ne saura jamais) nous nous arrêtons tous et on se retrouve à plusieurs groupes autour de grandes tables pour partager petits pains, confiture de myrtilles, mate de coca et café.


Le mate de coca est un thé que l'on prépare grâce aux feuilles de coca. Soit en trempant un sachet de thé, soit en laissant infuser les feuilles directement dans l'eau. Le goût est très léger, cependant l'infusion peut aider à lutter contre le mal de l'altitude et donner un effet stimulant. En Amérique du Sud, le mate est bu partout et les feuilles de coca sont régulièrement mâchées par les locaux, cependant la boisson n'est pas légale partout dans le monde car elle peut être considérée comme une drogue. En effet, ce sont avec les feuilles de coca qu'est fabriqué la cocaïne, bien que cette dernière soit modifiée chimiquement pour en faire une drogue. Les feuilles de coca ne procurent pas du tout l'effet de la cocaïne mais peuvent, apparemment, donner un résultat positif à un test contre la drogue! Alors prudence :-D


Donc, après ce repas et la découverte du mate de coca, notre mini-bus gagne de l'altitude en traversant des paysages désertiques mais magnifiques. On croise quelques vicuñas (vigognes) un animal qui ressemble beaucoup au lama mais en plus fin. A travers les volcans aux sommets enneigés et les plantes sèches, on arrive à un superbe point de vue sur la lagune qui sera notre prochain arrêt: piedras rojas, soit les pierres rouges! Ici, on s'arrête un moment afin d'admirer le lac turquoise qui doit sa couleur à sa quantité d'arsenic déposé au fond et du calcaire sur les bords. Dans cette eau, rien ne survit! On a déjà de la peine à tenir debout à cause d'un incroyable vent qui souffle tout ce qu'il peut et du froid qui traverse nos vestes. On est quand même à plus de 4000 mètres là!




On en a pris plein les yeux, on remonte dans le mini-bus tout essoufflés car à cette altitude le moindre effort fait battre le coeur plus vite, et on reprend la route pour les prochaines lagunes. Enfin, on arrive à la lagune Miscanti, d'un bleu profond, qui s'étend de tout son long et donne à boire à plusieurs vicuñas qui passent par là. Le guide nous lâche pendant une dizaine de minutes, le temps de faire les quelques pas de la mort qui nous essouffleront tous avant de pouvoir, avec soulagement, continuer la route en bus. Sur les côtés, il y a des amas de pierres qui forment des abris: certains sont pour les lamas, d'autres sont pour les paysans qui à l'époque venaient planter le quinoa et s'en occuper pendant des semaines entières car le trajet pour rentrer à la maison était trop long. Ils dormaient à la belle étoile, emmitouflés sous des énormes couvertures, les courageux!


Vers 15h, le programme de la journée est presque terminé et on repart vers le village de Socaire pour prendre notre almuerzo. On a le choix entre quatre plats, mais lorsqu'on veut commander, le chef nous dit "solo nos queda pollo" ah bon, ben du poulet alors, pour changer. Ce n'était pas un repas particulièrement bon, mais ça nous calera pour le reste de la journée. Quand le guide se décide enfin à y aller, on reprend notre route pour San Pedro de Atacama. D'ailleurs, je me réjouis d'arriver, pour savoir ce que sont devenus nos petits protégés laissés à l'auberge... En arrivant, on découvre avec tristesse que la boîte n'est plus là. J'ai peur que le patron les aie remis dehors, abandonnés... En croisant la propriétaire, je lui pose la question et elle me répond qu'elle les a gardés à l'intérieur, pour les protéger des chiens. C'est une agréable surprise: elle a appelé un vétérinaire qui est venu peser et nourrir les chatons, soigner un d'entre eux à l'oeil infecté et enfin, ils ont même mis une annonce pour les faire adopter! Cette histoire me fait vraiment chaud au coeur, je suis contente que cela se termine ainsi, jusqu'à ce que Juan Carlos arrive et me dit, mécontent, que je n'aurais jamais du ramener cette boîte, que cela n'a fait qu'attirer des ennuis et leur donner une grande responsabilité... Abruti! On s'en serait bien occupés, si on était pas en excursion et la dame était très heureuse d'avoir pu prendre soin d'eux, d'ailleurs elle a 7 chats et 7 chiens chez elle! Bref... une fois qu'il s'en est allé, j'en profite pour aider la dame à leur donner du lait, puis je leur fais mes adieux car petit à petit, des gens arrivent pour les adopter jusqu'à ce qu'ils soient tous partis! :-)



La vallée de la lune Ce matin, on emporte deux empanadas de pino chacun dans notre sac à dos et on part chercher nos VTT de location pour la journée. Avec l'altitude, même si on est pas très haut, on sent bien la différence dès la moindre montée lorsqu'il faut fournir un petit effort. Après 30 minutes de vélo, on sort de la ville et on atteint l'entrée officielle pour la vallée de la lune. On paie le ticket et c'est parti, la voie est libre. Alors c'est à ça que ressemblerait la lune? Les formations rocheuses sont impressionnantes, la terre craquelle sous l'effet de la chaleur et on voit des dunes de sable à perte de vue. Il y a des millions d'années, les plaques tectoniques ont fait se soulever les profondeurs d'un lac salé asséché, créant aujourd'hui la "cordillera de la sal", la belle Cordillère de sel qui donne des paysages absolument incroyables, comme ceux de la vallée de la lune. Le fort vent qui s'engouffrait sur la plaine a accéléré l'érosion qui aujourd'hui permet de voir ces formations de sel.



On s'arrête pour visiter une petite grotte de sel toute orange dans laquelle on se retrouve à ramper pour passer. La montée qui suit est plutôt rude et c'est difficile de pédaler dans le sable car les roues dérapent. Arrivés à la grande dune de sable, on renonce à monter tout en haut car le soleil tape vraiment très fort et on est crevés. Petite pause empanada avant d'entamer la descente du retour à travers les paysages lunaires. Sur la route de San Pedro de Atacama, on croise deux chiens qui nous suivent jusqu'au village, aboyant à chaque voiture que l'on croise et galopant derrière nos vélos. On sait pas pourquoi, mais ils font tous ça.



On mange en vitesse une petite soupe aux légumes qu'on se cuisine et on se prépare à repartir sur la route pour aller à la lagune salée Cejar, dans laquelle on peut flotter grâce à sa teneur en sel. Mais à 14h, le soleil tape vraiment fort et remet en question notre expédition. De plus, l'accès à la lagune coûte 15'000 pesos par personne et on trouve ça un peu cher et exagéré pour se baigner 5 minutes dans une eau froide qui pique la peau. Finalement, on passe et on se concentre sur notre excursion du lendemain qui nous emmènera dans un grand désert de sel, comme petit avant-goût de la Bolivie! Quelques photos du petit village de San Pedro de Atacama, son marché, sa place principale et ses jolies maisons.



Infos utiles: Trajet: - La Serena - San Pedro de Atacama 17 heures de bus, Turbus en semi-cama 17'000 pesos par personne. Astuce de la compagnie Turbus: réservez en ligne et payez avec paypal ou par carte de crédit pour bénéficier d'un rabais de 10% sur vos billets - Calama - San Pedro de Atacama 3 heures de bus, Turbus en semi-cama 3000-5000 pesos - San Pedro de Atacama à la vallée de la lune en vélo: aller ~30-45 minutes, un peu moins pour le retour (en descente) Logement: - Auberge Inkatari: difficile à trouver si on ne sait pas, c'est encore un petit secret bien gardé! C'est le logement le meilleur marché et très bon qualité / prix de San Pedro! Appelez Juan Carlos SAVLATIERRA au (569)560.11.431 au par e-mail j.c.andinoloa@outlook.com / Dortoir de 4 avec sdb partagée, 6000 pesos par personne, dortoir de 6 avec sdb privée, 8000 pesos par personne, chambre double avec sdb 20'000 pesos la chambre / Cuisine, propre, magnifique vue sur le volcan Licancabur, coin calme et à 5 minutes à pied du centre, possibilité de réserver les tours directement là-bas (négocier!!) Où manger? - Au centre, les restaurants ne sont pas donné. Il y a plein de petites épiceries mais le choix est limité... Toutefois, on trouve des bonnes empanadas qui sortent du four, mmmh entre 1000 et 1500 pesos l'unité. Rue principale: Caracoles - Il y a une boulangerie française qui vend des croissants et pains au chocolat à 1000 pesos et des baguettes! Rue Licancabur - Sur la place des taxis derrière la place principale on trouve des stands et des petites cabanes où on peut manger les almuerzo typiques pour 2000 à 3000 pesos (endroit le plus local et moins cher) Activités: - Excursion Piedras rojas + laguna Miscanti et Miñique: 35'000 pesos par personne pour la journée entière + petit déjeuner et repas de midi. A payer en plus 2500 et 3000 pour les entrées. Nous avons réservé directement auprès de Juan Carlos en négociant. - Valle de la lune 3000 l'entrée, 6000 pesos le vélo pour la journée entière


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