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De Santiago du Chili à La Serena


Arrivée sur le continent sud-américain


La capitale du Chili est déjà endormie lorsque notre avion se pose sur le tarmac de l'aéroport. Il est 22h, on se presse d'aller récupérer notre sac à dos et trouver un moyen de se rendre au centre-ville. On avait lu sur différents blogs et guides que les taxis n'étaient pas très sûrs en Amérique du Sud, même si au Chili tout est plutôt contrôlé et sécurisé. On décide alors de faire comme tout le monde: faire la queue chez TransVIP, une agence qui organise des minibus de 6-8 personnes avec dépose devant chez soi. Le trajet nous revient à 16'000 pesos au total, soit une vingtaine de francs suisses, mais on préfère arriver entier et ne pas se faire arnaquer par un taxi comme lors de notre arrivée en Inde.


Le bus nous dépose dans le quartier de Las Condes où nous séjournons chez Gaby (via Couchsurfing), un argentin qui a déménagé pour venir travailler ici à Santiago. Il nous accueille dans son tout nouvel appartement qui n'a encore rien à part un frigo! On discute un peu, on dévore les énormes sandwichs qu'il nous a gentiment acheté puis on va se coucher dans une des chambres encore vide sur un matelas gonflable que Gaby a acheté le jour-même. Mais nous n'avons toujours pas pris le pli du décalage horaire, qui s'avère être encore de +2 heures par rapport à l'île de Pâques! Heureusement, demain on a rien de prévu. Ah si, il faudra aller acheter un énorme paquet de mouchoirs pour mon rhume!!


Le lendemain, c'est une belle journée, le soleil réchauffe petit à petit la ville encore fraîche de la nuit. En sortant pour aller chercher un Starbucks, on aperçoit la Cordillère des Andes toute enneigée! Une montagne si proche d'une aussi grande ville, c'est spécial et magnifique. Objectif faire quelques courses aujourd'hui car ce week-end est celui de l'indépendance chilienne, ce qui signifie trois jours de congés où tout est fermé! Toute la ville se presse dans les magasins pour acheter de quoi faire des BBQs et faire couler le délicieux vin chilien à profusion.


Dodo


Petite visite de la ville


Ce dimanche, malgré une courte nuit (oui, oui, toujours ce décalage horaire) et 54 mouchoirs plus tard, on prend notre courage à deux mains pour aller visiter Santiago. Depuis Las Condes, quartier plutôt chic, fleuri et paisible, on prend le métro jusqu'au barrio Bellavista, le quartier artistique et branché. On se promène dans les rues désertes en se demandant: où sont-ils tous passés? Presque tout est fermé, c'est le jour officiel de la fête de l'indépendance et la majorité des Santiagois se déplacent dans le pays pour visiter leur famille! On est donc malheureusement pas au meilleur endroit pour la fête. Notre premier repas sur une terrasse sera une commande à l'aveugle car on ne s'est pas encore familiarisés avec les plats typiques qui portent des noms intraduisibles! Quelques tapas à piquer, mmmh ça fera l'affaire.




On continue notre promenade le long des murs taggués et des bars branchés pour ensuite traverser un grand parc où les habitants viennent promener leur chien et discuter sur l'herbe. Santiago propose une quantité folle de musées à visiter, mais manque de bol, aujourd'hui dimanche, rien est ouvert! On passe devant le beau musée d'art un peu déçus, puis la place d'Armes, le palais de la monnaie et enfin le marché central. Le Lonely Planet nous promettait des petits stands de rue pas chers, mais tout ce que nous trouvons ce sont des étals de poissons qui puent. :-)


Il y a encore une montagne de choses à faire à Santiago, notamment prendre le funiculaire pour admirer la ville vue d'en haut avec la cordillère des Andes en toile de fond, mais la fatigue et la maladie me gagnent et je n'ai plus la force de continuer cette journée de visite. On reprend le métro pour rentrer à Las Condes, prendre quelques empanadas à emporter et regarder la fin de notre série. Gaby, notre hôte, travaille, on a donc pas la possibilité de passer beaucoup de temps avec lui.


La déprime du voyageur


Et puis il y a eu ce lundi 19 septembre à Santiago qui a changé beaucoup de choses. On s'est réveillés à 6h du matin à cause de la lumière du jour et l'envie d'aller prendre un bon café au Starbucks d'en face et de ne rien faire de la journée. De toute façon, tout est fermé aujourd'hui encore et la maladie entraine la flemme. Assis sur la terrasse avec notre boisson, chacun vague à ses occupations: Nelson s'occupe des photos et j'écris sur le blog. Puis la journée passe, très vite même, on se commande un sandwich qu'on partage en deux. Un Brésilien s'assied à côté de nous et on discute en mi-anglais mi-portugais, il nous donne des bons plans pour notre voyage dans son pays. Pendant ce temps, j'essaie de rechercher quelle pourrait être notre prochaine destination après Santiago. Ce qui était prévu, c'était de descendre la Patagonie jusqu'au point le plus au sud: Ushuaïa. Ensuite, on remonterait l'Argentine, traverserait en Bolivie, entamerait le Pérou et volerait sur le Brésil pour rejoindre Alizée et Fanny en décembre. Mais plus je cherche, moins j'ai envie de voyager...




Quoi? Mais qu'est-ce qui m'arrive? La Patagonie, les treks, les paysages à couper le souffle, l'Argentine, les pingouins, le tango... non? Non. Trop de route, trop de matériel qu'on a pas, trop de froid et pas assez de temps... Ils sont passés où les papillons dans le ventre, les étoiles dans les yeux? Je me surprend à ne plus avoir envie de prendre le bus, de visiter, de porter mon sac à dos, de le défaire et le refaire, changer d'hôtel, réfléchir où aller, quoi faire, marcher. Je veux juste m'étaler sur une plage et qu'on me laisse tranquille. Pendant que Nelson discute, je m'amuse à regarder les prix des vols pour Los Angeles, pour le Mexique, Punta Cana et même un retour en Thaïlande. Puis je me demande, "mais qu'est-ce que tu fiches?". La Polynésie aurait-elle eu une influence sur la suite du voyage? Le côté confort, sable blanc et plongée à l'infini? Après plus de 8 mois de voyage, je me pose la question: "est-ce que j'ai envie de rentrer?". Si j'avais imaginé ça un jour, rentrer et retrouver la routine plus tôt que prévu? Non, quand même... Mais l'idée d'attaquer un tout nouveau continent, inconnu, tout est à découvrir et à organiser, je ne sais pas si j'ai la force. L'Asie c'était génial, franchement, c'était la meilleure partie à mon goût. Mais à la fin, on était épuisés! Avons-nous la force de tout recommencer?


Pour vous faire une idée, voilà le trajet qu'on pensait faire à la base, entre le Chili, l'Argentine et la Bolivie, imaginez les distances!




Je me pose beaucoup de questions, mais ai peur de les partager avec Nelson: et s'il ne pensait pas comme moi? On quitte finalement le Starbucks à 17h après avoir usé et abusé du wifi pour aller se balader dans un parc de Las Condes. Et je vide mon sac. Et voilà que, lui et moi, on est dans le même état d'esprit!!! Qu'est-ce qu'on va faire alors?


On est un peu perdus. On ne sent pas non plus la nécessité d'en parler à quelqu'un de peur de paraître "gonflés" ou "égoïstes". Quand on réalise la chance qu'on a, ce serait bête de tout abandonner maintenant... Alors on se lève de notre banc et on part chez Domino's Pizzas. Rien d'autre n'est ouvert et après n'avoir mangé qu'un mini repas par jour et quelques fruits depuis une semaine, l'idée de retrouver l'appétit en pensant à une pizza nous met déjà de bonne humeur. Installés dans l'herbe d'un autre parc, on essaie de trouver des solutions entre chaque tranche de pizza.


Eh oui, il faut se rendre à l'évidence, un tour du monde ce n'est pas 365 jours de vacances, dans ce cas-là notre itinéraire aurait été différent... C'est sortir de sa zone de confort, compter ses sous, dire au revoir à tous ses repères, aller vers l'inconnu sans arrêt, faire une croix sur les lits douillets et les grasses mat', marcher, beaucoup marcher, se doucher à l'eau froide quand il fait 10 degrés, manger ce qui nous tombe sous la main, être loin de sa famille et ses amis et sans cesse prendre des décisions. Heureusement, les points positifs dépassent largement les petites contraintes. Mais il y a des jours où on craque un peu. C'est ça l'aventure et c'est bien de prendre conscience qu'après tout, on est humains!


Une heure plus tard, c'est décidé! On abandonne l'Argentine et le sud du Chili. L'idée de raccourcir notre route nous soulage. On prévoit alors de partir dans le nord du Chili, dans le désert d'Atacama, qui n'était pas prévu au programme. Ainsi, on pourra profiter à fond du Pérou et de la Bolivie jusqu'à décembre, sans avoir à se presser. Ouf, ça fait du bien de revoir ses plans! L'idée d'ajouter peut-être l'Equateur à notre liste si on a le temps nous redonne un peu d'énergie et on sent notre moral qui remonte: on peut repartir! Merci finalement à ceux qui nous ont écoutés dans notre petite déprime voyage et qui nous ont redonné de la motivation :-)



Where to?


De retour à l'appartement de Gaby, on épluche le Lonely Planet pour trouver notre prochaine destination dans le nord: une chose est sûre, il va falloir faire de la route! On avait déjà réservé un billet de bus pour le lendemain, pour descendre dans la région des vins, mais suite aux changements de plans nous le laissons tomber. La prochaine étape sera la ville de La Serena, en bord de mer, à 7h de route de Santiago.


Nos sacs sur le dos, on reprend la route mardi à 7h du matin, direction le bus semi-cama pour La Serena! C'est très confortable et on dort la majeure partie du trajet malgré le bébé qui hurle juste à côté...




La Serena


Après un petit tour dans la ville pour trouver une auberge, on jette notre dévolu sur l'hostal El Arbol. Une gentille mama chilienne nous accueille, nous fait visiter le dortoir et nous fait nous sentir comme à la maison. On prend directement 2 nuits pour se reposer dans un lit normal (3 nuits de tente suivies de 4 sur un matelas gonflable...) avec des couvertures toutes chaudes. L'après-midi, on flâne dans les rues désertes (encore! Où sont-ils tous?) avec un crochet au Mercado La Recova pour une pause empanada puis sur la place d'Armes pour un jus de fruits frais. On se sent en sécurité dans les rues, en tout cas de jour et les gens sont agréables.




De retour à l'hostal, on rencontre une voyageuse Allemande qui fait du bénévolat à Santiago. Après quelques papotages, douche chaude mais courte (pas le droit à plus que 5 minutes!), un bon plat de spaghettis sauce tomate et dodo à 22h pour ENFIN une vraie nuit complète depuis une semaine, même si les mouchoirs sont toujours mes meilleurs amis.


On décide aujourd'hui d'appeler cette journée la "journée flemme", pour ne pas affecter notre moral un peu fragile. Ainsi, on reprend des forces avec des multiples siestes, j'essaie de faire passer mon rhume une fois pour toutes, on met à jour le blog, les photos, etc. On s'accorde une petite sortie à midi pour tester le restaurant "Daniela II" recommandé par le Lonely Planet pour être adoré des locaux. C'est vrai, on est les seuls touristes! Comme les locaux, on prend l'almuerzo du jour, qu'on appelle plat du jour ou "set lunch" en anglais. C'est le repas le moins cher qu'on trouve partout en Amérique du Sud à midi, le moment le plus important de la journée pour eux. D'abord, on sait pas trop ce qu'on commande (faudrait peut-être qu'on se mette à la traduction), mais le premier plat s'avère être une soupe délicieuse de petits vermicelles, patates douces, carottes et un morceau de viande. En deuxième plat, on partage un poisson avec du riz. Ca nous cale bien et les légumes étaient bienvenus! Petite ballade digestion jusqu'au terminal de bus pour réserver nos billets de bus pour le lendemain: ce sera San Pedro de Atacama, la base du désert, mais qui se mérite: 17 heures de bus!


Le soir, Nelson accompagne la voyageuse allemande pour ramener son vélo de nuit car elle a peur et ensuite on partage de nouveau un plat de spaghettis.




Vers de nouvelles aventures


Dernier jour à l'hostal el arbol. Juanita, la mamita chilienne, prépare avec amour le petit-déjeuner pour tous les backpackers: confitures maisons, jus de fruits frais pressés, café et thé, céréales, de quoi être bien calés! Son "hola Laurita, hola Nelsito" du matin va nous manquer, elle était trop choue! On laisse nos sacs de côté et on va se promener jusqu'au célèbre phare de la ville et voir la mer par la même occasion. Le phare est en mauvais état et la mer est pleine de déchets, beuh... Le tout assombri d'un gros ciel gris menaçant.




On retourne alors au Daniela II pour l'almuerzo du jour qui se trouve être quasi le même qu'hier, puis on fait nos adieux à mama Juanita qui nous embrasse et c'est parti vers le terminal des bus!



Il est 15h, notre bus semi-cama arrive et on s'installe sur nos sièges qu'on ne quittera plus jusqu'à 8h le lendemain... Là, on fait la connaissance de Theresa et Allan, deux australiens dans la soixantaine qui font leur premier grand voyage en backpack! Ils disent qu'ils nous admirent de faire ça pendant une année entière, mais nous aussi on est épatés par leur forme. Alors on se dit bon voyage et à tout bientôt à San Pedro de Atacama, 17 heures de bus, 2400 mètres d'altitude et 1200 km plus tard...


Infos Utiles:


Trajets:

- Santiago - La Serena, 7h de bus, 5'000 pesos environ pour un semi-cama avec la compagnie turbus

- La Serena - San Pedro de Atacama, 17h de bus, 17'000 pesos pour semi-cama avec turbus

- Dans la ville de Santiago, le métro coûte entre 600-700 pesos le billet


Logement:

- El Arbol, dortoir pour 9'000 pesos, très propre et confortable, cuisine, parlent espagnol et anglais, personnel très gentil et attentif


Où manger?

- Le marché de La Serena propose des empanadas à 1000 pesos

- Daniela II, menus du jour à partir de 2000 pesos, super bon!










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