♫ A toutes les femmes de ce petit bout de caillou que l’on nomme Calédonie Ma jolie des îles n’oublie jamais que désormais c’est pour la vie ♫
Plages, coquillages, cocotiers et crustacés... L'image parfaite d'une île si lointaine au milieu du Pacifique. Un beau paradis éloigné et peu connu. Ah, si vous saviez à quel point la Nouvelle-Calédonie peut nous offrir plus que cela! On y atterrit avec des clichés pour décoller avec le coeur remplit de chaleur. Qu'est-ce qui vaut la peine de faire tant de kilomètres et d'heures de vol, alors? Suivez-nous, embarquez sur notre petit bateau, on va vous en faire prendre plein les yeux, à la manière des îles...
Ca ressemble à quoi, la Nouvelle-Cal?
L'île principale, la Grande Terre, s'étire sur plus de 400 kilomètres en longueur et jusqu'à environ 70 kilomètres en largeur. La capitale est Nouméa, une péninsule généreuse et paisible où vit la majorité de la population. A l'est, les îles loyauté qui comportent Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré. Au sud, la célèbre île des pins, qu'on surnomme l'île la plus proche du paradis. La Nouvelle-Calédonie est entourée d'un magnifique lagon bleu turquoise et d'une barrière de corail qui favorise la plongée.
"Ne soyez pas un touriste, soyez un voyageur"
Pour visiter la Nouvelle-Calédonie de la façon dont elle le mérite, il faut tout d'abord prévoir suffisamment de temps (autant faire tous ces kilomètres pour quelque chose!) et être ouverts à sa culture d'origine. C'est comme ça qu'on bénéficie au maximum de chaque voyage, de chaque visite, qu'on s'ouvre plus et qu'on enrichit notre culture.
Oui, la Nouvelle-Calédonie c'est la France. Mais Français, ne vous sentez pas en terrain conquis une fois les pieds sur la Grande Terre! Ne montez pas sur vos grands chevaux ou alors vous passerez un séjour seuls, en ne gardant en mémoire que les paysages. La Nouvelle-Calédonie a sa culture, ses traditions, ses coutumes, ses locaux tout comme ses expatriés, ses dialectes, même son drapeau. Bref, il y a tout à découvrir.
Parlons alors des kanaks, les premiers habitants de l'île. Ces "hommes libres" comme le définit le mot "kanak" sont les autochtones qui ont habité là depuis des milliers d'années. En 1774, le navigateur James Cook découvre la Grande Terre qu'il baptise Nouvelle-Calédonie, en référence à l'Ecosse, qu'on nommait Caledonia. Dans les années qui suivirent, l'île est colonisée et les Français commencent à y envoyer des prisonniers pour qu'ils purgent leur peine puis s'y installent définitivement, évitant ainsi leur retour en métropole. Les vestiges de l'établissement pénitentiaire (bagne de Nouvelle-Calédonie) sont visibles sur plusieurs endroits de la Grande Terre, dont à l'île des Pins.
Aujourd'hui, les générations récentes de ces anciens prisonniers sont surnommés les "caldoches" et sont mal vus par les kanaks. Plusieurs conflits éclatèrent et la Nouvelle-Calédonie ne restera tranquille que rarement, avec des négociations et rebellions en continu. Bien sûr, si on envahissait vos terres sans demander votre avis, vous, vous feriez quoi?
En 1988, la rage éclate sur l'île d'Ouvéa, au large de la Grande Terre, où des indépendantistes kanaks attaquent un commissariat français et tuent 4 gendarmes, s'enfuyant ensuite avec 27 gendarmes en otages et les séparant en deux groupes sur deux endroits différentes de l'île. Ils sont séquestrés dans une grotte. L'attaque tombe pendant les élections présidentielles, lorsque Jacques Chirac et François Mitterand s'affrontent. L'ordre d'assaut sur la grotte est donné plusieurs jours plus tard, il en résulte une catastrophe chez les kanaks: les preneurs d'otages sont abattus. Le film de Matthieu Kassovitz "L'ordre et la morale" relate les évènements de 1988 à travers des images douloureuses et une histoire qui mérite à être connue.
La coutume en tribu
Le peuple kanak respecte toujours autant les coutumes, selon leur culture. Ils vivent en tribu, avec un chef par tribu. En se promenant sur la Grande Terre, on peut voir des panneaux (les mêmes qu'en France) annonçant par exemple "tribu de Gouaro". Il est tout à fait possible et même recommandé pour une expérience locale de s'y arrêter pour discuter avec les membres de la tribu ou même y loger. Pour ce faire, il faut demander à parler au chef du village et lui faire coutume, comme on dit ici. Cela consiste à déposer devant le chef un morceau de manou (étoffe, morceau de tissu typique avec des fleurs et des motifs des îles), un billet de 1000 XPF (Francs pacifiques) et un paquet de tabac ou de cigarettes, puis lui expliquer ce qui vous amène ici. Il faut rester humble et honnête, le dialogue est important pour les kanaks. Ce dernier prendra votre coutume et récitera à son tour un discours, vous souhaitant la bienvenue au sein de la tribu.
Passez quelques jours là-bas et vous apprendrez à pêcher avec les hommes, cuisiner le bagnou avec les femmes, dormir dans une case, récolter les fruits frais tropicaux du jardin, goûter à l'igname et écouter toutes sortes de belles histoires.
Malheureusement, nous n'avions pas prévu assez de temps pour faire cette expérience, mais nous aurions adoré nous mêler aux kanaks et découvrir leur culture autrement que par des histoires: la vivre! Ce sera pour une prochaine fois.
Comment visiter?
La Grande Terre se visite aisément en voiture de location, en auto-stop (très commun) ou grâce aux bus présents sur l'île. Une route principale fait le tour de l'île et deux routes coupent l'île en largeur pour traverser d'est en ouest ou inversement. Pour les logements, ce sont principalement des gîtes que vous trouverez, des logements chez l'habitant. Nouméa dispose de quelques beaux hôtels de luxe. Autrement, vous pouvez aller faire la coutume dans une tribu et vous livrer à une expérience mélanésienne que vous ne vivrez nul part ailleurs!
La cuisine des îles
Le poisson. Oui, le délicieux poisson du Pacifique pêché le matin même à l'aube! Les langoustes, le poisson perroquet, le thon jaune, le mahi-mahi, le crabe de cocotier, le saumon des dieux!
Les fruits exotiques juteux aux saveurs des îles comme la pomme-liane, la pomme-canelle, le corrossol, la mangue ou les bananes.
L'igname, "la patate des mélanésiens", qui possède une symbolique incomparable pour les kanaks.
Le cerffffff (prononcer le F), chassé et dégusté d'une manière différente que la chasse chez nous
Les influences:
indonésienne, le bami à base de vermicelles translucides
chinoise, le riz mélangé au soya, qu'ils appellent "soyo"
française, bien sûr le vin, le fromage, les viennoiseries qui font plaisir au petit-déj, la baguette emblématique
vietnamienne, les nems aux vermicelles, les petits pains fourrés
tahitienne, la salade tahitienne au lait de coco, une tuerie qui emmène votre esprit droit en vacances (mais quand on vit en Nouvelle-Cal', c'est pas déjà un peu des vacances pour l'esprit?!)
Le kava: boisson à base de racines de poivrier servie dans une demi noix de coco (ne vous attendez pas à une piña colada, ça a un gout horrible de jus de terre) qu'on boit entre kanaks, caldoches et expat', dans un "bar" à peine aménagé à ciel ouvert et vue sur la mer, qu'on appelle un nakamal.
Maintenant, place aux aventures. On vous raconte dans nos prochains articles nos 8 jours partagés entre la Grande Terre et l'île des Pins en compagnie de Thomas et Leslie, nos deux guides et amis tout juste débarqués et décidés à s'installer en Nouvelle-Cal'. Merci à eux pour cette bonne dose de culture et de leçons d'histoire.
