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Nyaung Shwe, lac Inle - départ Thaïlande

De retour dans le confort d'une Guesthouse, on ne résiste pas à l'appel du salon de massages dans une des rues principales de Nyaung Shwe. On y passe une bonne heure à se faire masser avec de l'huile au jasmin (quelle senteur exotique et relaxante...) pour apaiser nos muscles. La touche finale: le baume du tigre magique sur les mollets afin de nous éviter des courbatures dues à ces trois jours de trek. On sort du massage suédois, il fait nuit. Aucune trace de fatigue, on est boostés et refaits !

Nyaung Shwe est une petite ville agréable au nord du lac Inle. Les hôtels et agences de tourisme commencent à fleurir un peu trop vite face à l'arrivée des étrangers qui passent par ce lieu incontournable de la Birmanie. Qui aurait pensé qu'on vivrait, ici, notre plus belle expérience?

Pour terminer cette belle journée, petit tour au marché de nuit, où on fait la tournée des stands pour trouver les meilleures "shan noodles". Puis, sommeil bien mérité sur un matelas mou comme un nuage.

Le lendemain, après avoir réservé nos billets de bus pour quitter la Birmanie, on trouve une petite pirogue avec un "chauffeur" pour nous emmener faire un tour sur le lac Inle. Le premier contact est chaleureux, nous voilà à bord, assis sur un petit tapis au milieu de la pirogue. On traverse le lac et ses célèbres pêcheurs qui viennent y chercher le poisson du jour. Il nous emmène vers les jardins flottants, au moyen d'une plus petite pirogue qu'il navigue avec une pagaye. Son anglais se limite à quelques mots, malgré ça on comprend que quelques unes des petites maisons en bambous sur pilotis sont à lui et sa famille. Ils s'en servent pour y stocker les récoltes. Lentement, afin de stabiliser la pirogue, on se faufile entre deux rangées de terres à même l'eau, où pousse des tomates cerises. Il nous fait signe de les goûter, j'en prends une, Nelson deux, puis une troisième. D'un signe de la main, il nous dit d'en prendre plus, mais un peu gênés, on refuse. Il arrête la pirogue, en cueillent de ses propres mains une bonne quinzaine et nous les donnent.

Après cette petite ballade gustative, il nous dépose au monastère Nga Phe Kyaung, au milieu de l'eau, connu pour ses chats entraînés par des moines à sauter à travers des cerceaux. Grosse déception, il n'y avait rien...

Le temps passe trop lentement, il n'est que 15h alors qu'on a déjà couvert tout notre programme sauf le coucher de soleil. Notre chauffeur nous propose de nous emmener chez lui, dans un des villages flottants d'Inle. On s'aventure...

La pirogue amarrée contre un banc de terre, on retourne sur terre et zigzague d'un pont à un autre pour arriver jusqu'à sa maison. Toute sa famille est là, femme, enfants, parents, sœurs et frères. Ils sont assis au centre de la maison (le salon!) sur un grand tapis carré. Ils nous accueillent avec de grands sourires, des bananes et du thé façon birmane, avec du lait condensé. Tout le monde est curieux, les enfants sont intrigués et nous regardent depuis le haut de l'escalier. On aurait envie de discuter des heures, malheureusement la barrière de la langue ne nous le permet pas. Malgré ça, on réussit à se comprendre. Le père est totalement conquis par mon guide Lonely Planet sur l'Asie du sud-est. Je lui montre les photos en favoris sur les premières pages, il reconnaît presque tout et est tout heureux de voir une image du lac où il habite sur un guide international. On se passe le guide, les pages se tournent, ils discutent en birman, s'exclament, rigolent, pointent du doigt...

Nelson remarque leurs très anciennes machines à coudre et, pensant à mon pantalon du Sri Lanka déchiré, demande poliment s'il est possible de recoudre le trou. La femme du chauffeur, qui est adorable, se précipite sur sa machine et termine le travail en 2 minutes. Il est comme neuf! Je lui en serais pour toujours reconnaissante... :-)

L'après-midi file à toute vitesse, on apprend à compter en birman, écrire les chiffres, nos prénoms et on les fait aussi compter en français. Nos tasses de thé se sont remplies une dizaine de fois, les bananes ont été remplacées par des snacks faits maison et une salade de feuilles de thé vert, puis par un bol de riz chaud avec des œufs au plat! On est ravis, un peu gênés quand même, mais totalement conquis par cette famille au grand cœur.

A 17h, on a beaucoup trop bu et mangé. Ma foi, on est restés polis, on a fini nos assiettes et encore, on a quand même refusé la deuxième tournée de riz! Notre chauffeur nous propose d'y aller, pour arriver à temps pour le coucher du soleil. On fait nos adieux à cette famille qui nous a accueilli si chaleureusement chez eux. Partir les mains vides ? Non, c'est pas dans la coutume des birmans! On a le droit à un gros sac de bananes et un autre de tomates du jardin flottant. De mon côté, j'ai aussi le droit à un maquillage au thanaka, fraîchement dissous par la femme du chauffeur. Les femmes rigolent: une européenne qui se met du thanaka, dans leur maison!

Ils sont ravis. Nous, on a le sourire jusqu'aux oreilles, si c'est pas les larmes aux yeux pour moi... Hihihi... J'aimerais pouvoir faire pareil et faire tomber du ciel un carton de chocolats, de meringues double crème, pourquoi pas une fondue... Je glisse à sa femme quelques billets dans sa main en faisant nos adieux, c'est le moins que l'on puisse faire, malgré le fait qu'elle ne les veut pas.

"Tataaaa tataaa!" (Au revoir) ils s'écrient tous depuis les fenêtres de leur maison en bambou sur pilotis. Tout le village nous regarde regagner la pirogue et on se salue de la main... Cette incroyable journée, également anniversaire de nos 1 an, se termine par un coucher de soleil royal sur le lac Inle, paisible, et notre cœur rempli d'émotions.

Le lendemain, on quitte la Birmanie, trop tôt selon nous. On y retournera, c'est sûr. On a maintenant 24 heures de bus jusqu'à la frontière de Mae Sot en Thaïlande. C'est le temps qu'il nous faudra pour repasser dans notre tête les moments magiques de ces deux semaines en Birmanie...

Une indépendance gagnée, un combat éternel, une Nobel de la paix et héroïne nationale Aung San Suu Kyi, une population authentique au grand cœur, des paysages à couper le souffle, une religion omniprésente et fascinante,... Il y a tellement de choses qui font que la Birmanie est un pays en or, aussi brillant que ces milliers de pagodes recouvertes de feuilles d'or et dont on ne se lasse pas! On ne peut que vous conseiller de l'inscrire dans votre To Do List de demain, car bientôt, la montée du tourisme fera changer le regard qu'on portera sur l'authentique Birmanie d'aujourd'hui.

Merci à mon parrain, Marc, à qui j'ai fait confiance en rajoutant la Birmanie à notre liste du tour du monde, c'était la meilleure des décisions! ;-)

Alors, vous partez quand ?!

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