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Kalaw - Nyaung Shwe (lac Inle)

Arrivés en fin de journée à Kalaw, petite ville perchée à 1300 mètres dans le centre de la Birmanie, on pose nos sacs au Golden Lily Guesthouse pour planifier la suite. Prochaine étape: le célèbre lac Inle. Après avoir utilisé tous les types de transports possibles, vélo, scooter, voiture, train, bus, car, mini-bus, on va mettre nos pieds à l'épreuve. Demain, on partira en petit groupe pour un trek hors des sentiers battus de Kalaw au lac Inle.

Debout, départ à 8 heures du matin. Zohin (prononcer Zoïne) est notre guide pour ces 3 jours. Dans notre groupe, Joy et Travis de Boston et Lili et Lucie de France. On commence fort sous la chaleur étouffante qui ne tarde pas à arriver ce matin. Nos premiers pas sont légers, on ne sent pas encore le poids des sacs sur nos épaules. On apprend à se connaître en traversant les forêts, les champs, au milieu des plantations de thé et de gingembre, à travers les rizières sèches. Zohin ramasse discrètement quelques fruits et légumes qu'il nous cuisinera plus tard. Après plus de 3h de marche, on arrive à notre premier stop, tout en haut d'une montagne. On mange népalais, avec des chapatis et une salade d'avocats que Zohin avait pris dans son sac. Sûrement les meilleurs avocats qu'on aie jamais goûtés! Après cette petite pause au milieu des poules et des champs de thé vert à perte de vue, on se remet en route. La chaleur est encore plus pesante cette après-midi, les chemins sont très secs et on ne marche pas beaucoup à l'ombre. Notre guide marche vite, il faut accélérer le pas pour le suivre et avec mes petites jambes, c'est pas toujours facile :-).

Après 21kms de marche, on arrive au premier village alors que le soleil disparaît derrière les montagnes. Ce soir, on dort dans une petite maison en bambou, tous alignés les uns à côté des autres sur des petits matelas au sol. Il va faire froid, c'est pourquoi on nous a donné beaucoup de grosses couvertures. Avant que la nuit tombe, on file tous chercher où est la douche pour effacer cette dure journée. Et là... pas de douche. Derrière la maison, on trouve un puit avec de l'eau glacée, un petit savon et une écuelle, à la vue de tous les voisins. Du coup, on se lave comme on peut en retroussant nos manches et nos pantalons. Pas d'électricité non plus, c'est à la lampe frontale qu'on s'éclaire pour aller jusqu'à la petite cabane-toilettes au fond du jardin.

Le repas est cuisiné avec amour par la famille qui nous héberge et par Zohin. Au menu: une assiette de riz blanc avec salade de thé vert, haricots, poulet en sauce, chou-fleur, bol de soupe et FRITES! Ils ont pensé à tout, c'est adorable. On s'endort à 20h, il n'y a rien à faire, pas de lumière non plus, on ferme les yeux. Le Bouddha en vitrine au dessus de nous nous emporte dans un sommeil profond jusqu'au lever du soleil.

WAAAAKKKKEEEE UUUUPPPP it's seven o'clock! Merci Zohin... Emmitouflés, on sort déjeuner dans le jardin. Les thés fument, notre souffle fait de la buée. Après avoir repris des forces, on attaque notre deuxième journée qui sera la plus intense. On fait vite tomber la polaire dès que le soleil arrive. La matinée est interminable, malgré des pauses pour boire le thé et acheter de l'eau. Les paysages sont toujours plus fascinants, on marche dans les champs, on coupe à travers les rizières, on traverse des petits villages reculés... Les enfants crient "bybye" et "mingalaba" (bonjour) à travers les fenêtres et courent à notre rencontre.

On sait déjà que le coup de la douche sera le même ce soir. Alors quand Zohin nous emmène jusqu'à une rivière limpide, on est une vingtaine de trekers à plonger habillés, les savons à la main! Se baigner par une chaleur pareille, dans une eau fraîche et propre, c'est juste ce qu'il nous fallait avant d'attaquer les derniers kilomètres jusqu'au village.

On dort encore à l'étage, sur les mêmes matelas qu'hier. La maison est un peu plus grande, la famille possède des vaches dans le jardin et un petit magasin au rez-de-chaussée. Ils sont souriants et accueillants. Zohin fait vraiment tout pour qu'on se sente bien, il cuisine plus ou moins le même repas qu'hier avec une salade de tofu en plus. On est sur le point de s'endormir très tôt comme hier, on l'a bien mérité après ces 25kms de montée et descente! Lucie, qui est kinésithérapeute, me remet un peu le dos en place et nous apprend comme craquer les vertèbres de la colonne. Les birmans se demandent ce qu'on fait et nous regardent avec curiosité...

Troisième jour, dernière ligne droite! La plus dure mentalement je pense... Nos pieds sont en bouillie, on est courbaturés et notre peau est rouge malgré la crème solaire. Après nous avoir mis du thanaka sur le visage, la famille nous dit au revoir et on part pour les derniers 15 kms. Ce matin, beaucoup de descente pour arriver au niveau du lac. L'aventure est sur le point de se terminer, après un dernier repas de midi, on fait nos adieux à Zohin qui a été un super guide, et à notre équipe de trekers. Nos pieds sont libérés de ces grosses chaussures de rando et on peut enfin mettre nos tongs!

La vraie récompense c'est la petite traversée en pirogue du lac Inle jusqu'au village de Nyaungshwe. Accompagnés par un vol de mouettes au-dessus de nos têtes, on profite de cet air frais et de ce moment de calme pour retraverser les souvenirs de ce trek incroyable.

En trois jours, nous avons fait un saut dans le passé. Vivre autrement, vivre comme avant, avec des choses simples. Sourire, s'ouvrir, donner, partager. On gardera pour toujours un souvenir spécial de ce trek et de ces rencontres encore fragiles et timides, qui ne le seront peut-être bientôt plus...

Merci à ma maman qui nous a offert ce trek et nous a permis de laisser une trace indélébile dans notre voyage ❤️

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