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3 jours dans le Salar d'Uyuni et la réserve de faune andine Eduardo Avaroa

Quelques heures de bus plus tard, nous arrivons dans la petite ville d'Uyuni, au milieu du désert. Le réveil était dur ce matin, il a fallu se lever aux aurores pour traverser le désert d'Atacama et la frontière chilienne. Ensuite, la route n'était pas vraiment de tout repos, entre la chaleur, la poussière et les secousses des cailloux. Enfin, on est arrivés au centre et on part directement trouver un hôtel pour ce soir. Le "Wara del Salar" nous avait été recommandé par des voyageurs, on va donc jeter un coup d'oeil et comme on a le temps, comparer avec d'autres endroits. Mais au final, c'est lui qui l'emporte! Le propriétaire est super sympa et il nous fait un prix pour les deux prochaines nuits où nous reviendrons loger ici après notre tour dans le salar d'Uyuni. On sort sur la place principale, la plaza Arce, pour grignoter un petit truc. C'est plutôt l'heure du goûter si on en croit nos montres, mais on a encore rien mangé de la journée. La limonade que l'on partage était peut-être pas une super idée car elle me donne tout de suite des crampes au ventre. Effectivement, on sait jamais d'où vient l'eau quand on est au restaurant!! Il faut toujours se méfier... Enfin le ventre plein, la chasse aux agences peut commencer... On en fait trois. On est toujours bien reçus, les explications sur le parcours des 3 jours et 2 nuits dans le salar sont toujours très claires et les prix sont toujours les mêmes. Les agences en demandent 750 à 800 bolivianos chacun, qu'on réussit à négocier à 700. Comme le programme est quasi similaire partout, il faut se baser sur quelques détails pour faire un choix: l'état des 4x4, la réputation des guides, ce qui est inclut ou non et bien sûr, les avis sur Trip Advisor... Après quelques heures de réflexion, notre choix se porte sur Andes Tour, agence qui se trouve sur l'Avenue Feroviara. Pourquoi? En voyant les fiches de départ du lendemain, on voit qu'au moins 3 jeep sont remplies de voyageurs venant du monde entier, parfait pour faire de nouvelles connaissances. Passer 3 jours entiers avec un groupe, dormir dans la même chambre, voyager et partager tous les repas, vaut mieux qu'on s'entende... et qu'on s'amuse! :-)


Le trajet prévu pour le lendemain:



Un petit tour du coin s'impose une fois l'expédition du lendemain réservée, mais on est déçus par le manque de choses à voir et à manger. Uyuni c'est principalement une ville à touristes, pas jolie, avec des restaurants Européanisés proposant un menu à rallonge. On se fraye un chemin dans un des petits marchés pour jeter un oeil sur la nourriture locale, mais il ne reste quasiment plus rien dans les casseroles. On décide alors d'acheter quelques légumes pour faire une version bolivienne de la soupe de l'escalade. Puis avant de rentrer à l'hôtel, je craque pour un pull (soit disant en alpaga mais j'en doute) super typique des pays d'Amérique du Sud car tous les touristes en portent... Mais c'est mignon et ça tient chaud. Et c'est dans le thème!



Départ pour le Salar - día uno Heureusement que le tour part à 10h30 ce matin, car dès le réveil mon estomac fait des siennes et n'a toujours pas apprécié ce que je lui ai donné à manger hier. Décidément la Bolivie c'est pas trop ça pour l'instant. On quitte notre hôtel et on fait quelques pas vers l'agence pour aller y déposer nos gros sacs puisqu'on revient ici dans trois jours. Les groupes se forment, les jeeps sont alignées sur toute la rue: c'est monnaie courante à Uyuni, chaque matin des hordes de touristes sont transportés à travers le Salar et le Sud Lipez à la conquête des beautés naturelles de la région. Les dés sont jetés: pendant trois jours, on partagera une jeep avec Sonja et Gian-Marco de Suisse-allemande et Raphaela et Philip d'Allemagne. Ils ne se connaissaient pas avant et se sont rencontrés en Bolivie où leurs chemins se sont croisés. Notre guide, Ronald, qui ne parle qu'espagnol, nous arrête à notre premier stop: le cimetière des trains. Grosse réunion de Jeeps car c'est le premier point d'intérêt du circuit à quelques kilomètres à peine d'Uyuni: tout le monde vient de partir, tout le monde se retrouve ici! Des cadavres de locomotives à vapeur et leurs wagons sont abandonnées là, sur quelques rails fantômes. Les trains étaient utilisés autrefois pour transporter le sel du Salar aux villages. Aujourd'hui, c'est un spot sympa pour quelques photos.


Une bonne heure plus tard, nouvel arrêt du convoi de jeeps. C'est dans un marché qu'on nous laisse nous promener une dizaine de minutes, le temps de laisser les Boliviennes faire leur commerce et vendre leurs lamas en peluche et leurs habits tricotés. On n'achètera rien, mais toutes ces couleurs c'est quand même super joli à voir!


Et voilà, on rentre officiellement dans le salar d'Uyuni! Avec son altitude de 3650 mètres et sa superficie de plus de 10'500 km2, c'est le désert de sel le plus vaste du monde, détenant à lui tout seul plus d'un tiers des ressources de lithium de la planète. Sa formation provient d'un gigantesque lac salé qui, il y a plus de 14'000 ans s'est asséché pour ne laisser qu'un fond de sel, pouvant aller jusqu'à plus de 120 mètres de profondeur, soit une énorme épaisseur de sel qui ne risque pas de disparaître de si tôt... On roule à vive allure sur le sol craquelé d'un blanc extrêmement pur. Au loin, juste l'horizon. Tout est plat! Juste quelques montagnes qui semblent flotter dans les airs... Drôle de phénomène. On s'arrête en vitesse devant le signe officiel du Dakar, avec tous les drapeaux des pays participants à la course. Pour ceux qui ne connaissent pas (j'en faisais partie...), le Dakar est un rallye qui a lieu depuis plus de 30 ans, originellement entre Paris et la ville de Dakar au Sénégal. La course est déplacée depuis 2009 en Amérique du Sud, d'où la sculpture officielle du Dakar à l'entrée du Salar d'Uyuni.


Enfin, on fonce dans le désert blanc, autour de nous: du sel, du sel et du sel! Notre prochain arrêt sera bien éloignés de tous les autres 4x4 qui parcourent eux aussi le salar d'Uyuni. Pendant que Ronald prépare un délicieux almuerzo, il nous laisse du temps pour nous creuser la tête au sujet des "funny pictures". Grâce à l'effet sable blanc à l'infini, on peut faire des photos en plaçant des personnes sur plusieurs plans, créant ainsi une illusion d'optique plutôt pas mal! Alors c'est parti! On commence par quelques classiques: écraser l'autre sous un gros pied, le porter sur sa main, se faire manger par un dinosaure, etc. On tente une petite touche suisse en essayant de tous s'agripper à un couteau suisse mais ne sachant pas où se placer exactement, c'est pas gagné! De toute façon, Ronald nous appelle pour l'almuerzo.



On prend nos petites assiettes qu'on garnit de salade de quinoa, de légumes, salade de pommes de terre et enfin, une bonne tranche de lama bien grillé pour chacun. Assis les fesses dans le sel (ça pique quand même), on dévore ce festin. Le lama, c'est bon!!! On retourne ensuite à nos photos et là Ronald vient nous aider, la partie marrante peut commencer: on utilise une banane comme radeau, on fait les équilibristes sur les lacets de mes chaussures de trek et enfin, on danse en sortant d'une boîte de Pringles, comme des petits êtres miniatures! On se marre bien, on pourrait rester là des heures à s'amuser avec nos appareils, mais il faut repartir.



On fait un arrêt à l'île Incahuasi, en plein milieu du salar, qui regorge de cactus millénaires. Après avoir payé l'entrée de 30 bolivianos (qui donne aussi accès aux toilettes hihi car dans le désert c'est pas évident de se cacher...), on escalade pendant quelques minutes jusqu'au sommet, d'où la vue sur tout le salar est majestueuse. On croise quelques lamas sur le chemin, qui essaient de cracher sur Nelson, puis on remonte tous à bord de la jeep. Un bon bout de route nous attend maintenant jusqu'à notre logement. On s'arrête là où les villageois creusent dans le sol pour en sortir des briques de sel qu'ils font ensuite sécher au soleil avant de les transporter en dehors du salar.




Presque deux heures de route plus tard, notre jeep s'arrête dans un tout petit village où les bâtiments sont quasiment tous de sel. Tout comme notre hôtel! Les briques qu'on a vues tout à l'heure ont été utilisées pour construire cet hôtel d'environ une vingtaine de chambres. Sur le sol, du sel aussi! Tout le monde passe à la douche, étant donné que c'est le seul jour où on pourra bénéficier d'une douche chaude, qu'on paiera quand même 10 bolivianos chacun. Mais avec les températures du coin vaut mieux payer ce petit supplément... On se réuni ensuite tous autour d'une table de sel pour le repas du soir: poulet, frites, bananes et du mate de coca à profusion pour se réchauffer. La nuit s'annonce fraîche, on frôle les zéros degrés. On est bien contents d'avoir plusieurs couches de grosses couvertures et notre sac de couchage.



De lagune en lagune - Día dos


Ce matin, tout le monde semble avoir passé une bonne nuit de sommeil dans ce petit palais de sel qui ne nous est pas tombé sur la tête. On prend un petit-déjeuner qui n'est pas terrible, comme partout en Bolivie d'ailleurs... Petits pains secs qu'on coupe en deux pour étaler un max de confiture pour donner un peu de goût à ce qu'on mange. Un bon mate pour réchauffer tout notre corps et on repart dans notre jeep sous un soleil qui annonce une belle journée. Ronald conduit super bien dans le désert et c'est pas évident avec tous les trous et cailloux sur la route - et encore, quand y a une route. On traverse toute une région de volcans sans sommet enneigé, on s'arrête deux minutes sur les rails d'un vieux train qui ne passe pas ici souvent et on continue dans la poussière et la chaleur. C'est d'ailleurs avec surprise qu'on croise plusieurs cyclistes chargés comme des mulets venus parcourir le salar et le sud Lipez à la seule force de leurs jambes. Les courageux! Mais quand on y pense, ça doit être magique de se balader là seul, dormir dans une tente au milieu de rien... Bon le froid, lui, doit être un peu moins drôle!




Peu avant midi, on s'arrête aux lagunes Caniopa, Honda et Hedionda qui abritent une petite communauté de flamants roses. C'est par ici qu'on mangera le repas de midi, avec une vue du tonnerre! On est tous affamés. Au menu des pâtes, des saucisses, des milanaises, pommes de terre et légumes. Le ventre plein, on reprend la route en direction d'un lieu très photographié du désert: l'arbol de piedra, soit l'arbre de pierre. A cause de l'érosion, cette pierre semble n'être reliée au sol que par un fil, qui lui donne une apparence de petit arbre. On traverse toutes ces grosses pierres orangées et soudain on s'arrête lorsque le guide a trouvé un repère de vizcacha, une sorte de petit chinchilla du désert, qui ressemble beaucoup à un lapin.




Enfin, on entre officiellement dans la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa, où il faut payer 150 bolivianos de droit d'entrée par personne. La réserve s'étend sur environ 7000 km2 près de la frontière avec le Chili et l'Argentine et comporte plusieurs lagunes, de vastes paysages volcaniques et une faune spécifique et très appréciée de ceux venus y faire un tour: les flamants! En arrivant à la laguna colorada, à notre avis le lieu le plus beau du tour, on est ébahis par les couleurs rouges du lac salé qui s'étend devant nous. Une colonie de flamants fait les cents pas et des fois nous récompensent d'un joli envol groupé. Il existe trois types de flamants roses présents ici: le flamant des Andes, le flamant de James et le flamant du Chili. Pas si facile de les reconnaître de loin! La différence est principalement dans leur plumage.





Après que nos yeux se soient bien régalés de ce panorama incroyable, on file jusqu'au refuge où on sera 4 groupes à passer la nuit. C'était bien précisé dans le programme du tour que le logement de la deuxième nuit serait vraiment basique, sans douche, en dortoir et... dans un froid glaciaaaaaaal! On est en altitude, sur une plaine, sans rien pour se protéger du vent et une fois la nuit tombée, on remarque que l'agence avait dit vrai, on se les caille. Pas de douche ce soir mais bon, la journée n'aura pas été trop épuisante physiquement. On se sert tous autour de la table pour déguster les spaghettis bolo préparés avec amour par notre hôte et on en profite pour descendre des litres de mate de coca pour se réchauffer ou du vin rouge pour d'autres :-). On ne tarde pas trop car le lendemain le réveil sonnera à 4h du matin... Aie! Alors on file au lit, mais avant, on va essayer une petite séance photo artistique où le but est d'écrire "UYUNI" avec le flash de notre téléphone. Quelques tentatives ratées, mais finalement on réussi plus ou moins et on se contentera de cette photo-là car sinon la température risque de nous geler sur place. On rigole bien, et hop on court sous notre millefeuilles de couvertures: nous voilà embétonnés on ne peut plus bouger le petit doigt!



Arrivée a la frontiere du Chili - Día tres

Nos réveils sonnent en coeur à 4h. Pas si facile de sortir du lit alors que dehors il ne fait que quelques degrés! Mais la motivation est dans la cuisine: les pancakes au dulce de leche. Miammmm dire qu'on ne connaissait pas ça avant! Cette crème de lait hyper sucrée, comme une sorte de caramel, nous réconforte et nous réchauffe avec l'aide de notre fidèle mate. Une demi heure plus tard, on est le premier groupe a être prêt et on embarque dans la Jeep pour 45 minutes de route sous un lever de soleil tout doux. Les voilà, les indomptables geysers! Ils sont beaux, ils fument de partout, les bains de boue font des bulles... On sort de la voiture en vitesse, on se promène au milieu des geysers et des cratères où l'eau atteint plus de 100 degrés. Au moins ça réchauffe un peu de mettre la main sur les fumeroles!



En une quinzaine de minutes, le tour des cratères est bouclé, le soleil s'est enfin levé et on grimpe à nouveau dans la Jeep, tout congelés. Maintenant cap vers la partie la plus fun de la matinée!!! Sur un air d'Abba, la voiture file sur l'altiplano et arrive en tête de tous les groupes aux sources d'eau chaude volcaniques. YES! On est les premiers à pouvoir entrer dans ce bain bien mérité et tant attendu. Pour seulement 6 bolivianos, on se prélasse dans une eau à 38 degrés avec une vue sur les eaux fumantes qui s'étendent au loin. Certains ne viennent même pas se baigner, c'est vraiment dommage parce que c'est incroyable, même si dehors il fait très froid.


On ne veut pas sortir mais Ronald vient nous rappeler à l'ordre. Il réussi à nous voir malgré toute la vapeur. Loupé! Le tour est quasiment terminé. Sur notre chemin, on s'arrête au désert de Dalì, nommé après le nom du peintre surréaliste car le paysage ressemble à ses tableaux. Enfin, on arrive à notre point d'arrivée (enfin presque): la laguna verde. Cette belle lagune s'étend devant le volcan Licancabur. Vous savez, le fameux volcan qui sépare la Bolivie et le Chili et qu'on voyait depuis notre auberge à San Pedro de Atacama? On aura fait une grande boucle et on se retrouve presque là où on était il y a quelques jours! On dépose Gian-Marco, Sonja, Raphaela et Philip qui eux terminent leur tour ici. C'est tout seuls qu'on rentrera à Uyuni, snif...




Une fois les adieux faits et la promesse de se retrouver l'année prochaine tous ensemble à Zermatt pour une session ski et after-ski, on les regarde partir dans leur petit bus direction le Chili, alors que Ronald se prépare aux 7 heures de route qui l'attend. Comme on est que deux, on peut s'étaler chacun sur une banquette. Mais impossible de s'endormir avec tous ces cailloux! Un dernier almuerzo, des lamas par milliers et quelques villages plus tard, on arrive en fin d'après-midi à Uyuni. Nos sacs récupérés, on retourne à notre auberge préférée pour y réserver deux nuits. On pensait partir le lendemain directement mais on juge mieux de se reposer une journée pour récupérer de cette dernière semaine pendant laquelle on s'est levés souvent aux aurores.

Une expédition incroyable dont on gardera un magnifique souvenir et en plus avec un super groupe!!! Des étoiles plein les yeux, on se penche maintenant sur la suite pour savoir à quelle sauce on va manger la Bolivie...



En passant, on a aussi réalisé une petite vidéo regroupant nos aventures dans le désert d'Atacama, le désert de sel de Tara au Chili et bien sûr le salar d'Uyuni! Vous n'en avez pas eu assez? Suivez-nous en images :-)



Infos utiles: Trajets: - Calama - Uyuni (voir notre article sur le passage de la frontière) Logement: - Wara del Salar, auberge bien placée à deux pas des restaurants et des agences. 80B la chambre double avec salle-de-bain partagée. Négociée à 70B pour plusieurs nuits. Cuisine, eau chaude, bon wifi (!), proprio très gentil. Voir les chambres avant, certaines sont bien éclairées et d'autres plus glauques. Où manger? - Sur la place principale, il y a plein de restaurants mais rien ne nous attirait vraiment... - Au marché, le comedor central fait des almuerzo pour 10-13B - Certains jours il y a un grand marché dans les rues avec un peu tout, dont des stands de nourriture - Minuteman Pizza, soit disant le meilleur restaurant d'Uyuni, mais même si les pizzas étaient pas trop mal, c'était super cher! 110B pour une grande pour deux, ça fait beaucoup pour la Bolivie Activités: - 3 jours / 2 nuits dans le désert de sel d'Uyuni via l'agence Andes Salt Expeditions (sur l'avenue Ferrovaria): 700B par personne (négociez les prix) pour un guide espagnol ou 1000B voire + pour un guide anglais Le tour comprend: 1 nuit dans un hôtel de sel, 1 nuit dans un logement basique, 2 petits déj, 3 almuerzo, 2 repas du soir, des snacks, de l'eau et d'autres boissons sucrées. Il faut payer en plus: 150B pour l'entrée à la réserve naturelle, 30B pour l'île Incahuasi, 10B pour une douche chaude le premier jour si vous voulez, 6B pour les sources d'eau chaude. Notre tour était parfait, on recommande vivement cette agence!




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