top of page

Trek dans le Mondulkiri & rencontre avec les éléphants


Depuis Phnom Penh, on monte maintenant plus au Nord direction la province du Mondulkiri. Après 5h de trajet dans un minivan avec des locaux qui nous font goûter des spécialités cambodgiennes comme le sticky rice aux beans cuit dans le bamboo, on arrive dans un décor tout à fait différent: la jungle. Depuis le petit village de Sen Monorom, une jeep vient nous chercher pour nous déposer à notre prochain logement, le Tree Lodge bungalows. Le nom peut faire rêver, on s'attend peut être à une cabane dans les bois comme au gibbon expérience ou une chaîne d'hôtel renommée... Mais c'est encore mieux: non seulement les bungalows sont extra cools (construits à la main en bois / bamboo, lit super confortable, hammacs sur la terrasse et petite salle de bain avec de la verdure) mais le prix est incroyable: 5$ la nuit! En plus, la petite famille qui gère l'hôtel est très gentille.

Si nous sommes là, c'est dans un but bien précis: le trekking. Mais, pas n'importe lequel. On a choisi le Mondulkiri Project pour une bonne raison: on ne montera pas sur le dos des éléphants qu'on ira voir. En fait, Mr Tree, le fondateur du projet, nous explique tout dans les moindres détails à notre arrivée. C'est la première fois qu'on rencontre un cambodgien qui pense au futur et surtout aux animaux et à la planète. Il nous explique qu'au Cambodge, il ne reste plus qu'une septantaine d'éléphants. En plus, cela fait maintenant 20 ans qu'il n'y plus eu de bébé. Les propriétaires d'éléphants à Angkor achètent des éléphants aux propriétaires du Mondulkiri, la province où les éléphants vivent normalement dans la jungle. A Angkor, ils sont réduits à de l'esclavage: marcher toute la journée avec 1,2,3, même 4 touristes sur leur dos, ou porter et déplacer des objets lourds. Ils sont malades, ils ont mal au dos, leurs os se déforment, ils sont mal traités, mal nourris, et aujourd'hui plus qu'avant, ils souffrent de la chaleur suffocante qu'il fait à Angkor (42 degrés!). Il y a quelques jours, un jeune éléphant est mort sur le site archéologique d'Angkor, replaçant la polémique sur les ballades à dos d'éléphants en premier plan.

Mr Tree se bat pour ces éléphants. Bien sûr, il ne peut pas tous les sauver: un éléphant coûte très cher et ensuite il faut pouvoir les nourrir, les soigner et pouvoir s'en occuper. Il se bat aussi pour la forêt, qui disparaît très vite au Cambodge à cause de ceux qui coupent le bois pour le vendre et se font beaucoup d'argent. Moins de forêt, moins d'ombre, moins d'eau, plus de chaleur, mauvais pour la survie des éléphants. Grâce à l'argent des touristes venus voir ses éléphants et faire du trekking, le Mondulkiri Project pourra sauver d'autres éléphants, en les évitant d'être envoyés à Angkor. Son rêve est de pouvoir faire naître un bébé éléphant d'ici les prochaines années.

On part donc à la rencontre des éléphants du projet, qui vivent en semi-liberté dans la jungle protégée de Mondulkiri. Ils sont souvent accompagnés de leur "dresseur" (de père en fils) au son duquel ils savent le reconnaître. A aucun moment ils ne sont forcés: s'ils ne veulent pas se baigner, tant pis. On rencontre alors les 6 femelles reines de la jungle: Carvine, Moon, Sophie, Lucky, Happy et Princess. Elles sont toutes différentes et se comportent à leur façon. D'abord, on donne quelques bananes à Carvine avant de la suivre pendant qu'elle cueille des feuilles de bambou. Puis, on rencontre les autres. Princess fait vraiment sa princesse elle ne veut les bananes que directement dans sa bouche et même quand on en a plus, elle ouvre la bouche et attend. Sophie est très sage. Quant à Happy... elle est pleine d'énergie, elle bouge vite et elle mange les bananes plus vite que son ombre.

Maintenant, c'est à nous de manger. On partage un repas fait maison par des cambodgiennes dans une petite maison de bambou avec Mr Tree et un couple australien. Ensuite, c'est l'heure de la sieste dans les hamacs. L'après-midi, c'est le bain! C'est Dara qui nous guide jusqu'à la cascade. Carvine arrive, s'assied dans l'eau et on peut la mouiller et la brosser. La technique, c'est de lui donner des bananes dans l'eau pour qu'elle y reste plus longtemps. Sinon, on pense pas qu'elle prendrait la peine de se mouiller... Mais comment résister aux bananes ?

La même avec Princess et Happy, l'une après l'autre, à part qu'Happy nage vite pour attraper ses bananes et on a peur qu'elle nous marche dessus. Dara nous donne quelques informations sur ce qu'on trouve dans la forêt comme les racines de galanga pour la cuisine ou les piqûres de moustiques, les racines de taro un peu comme la patate, la résine des arbres qui s'utilise comme de la colle et se vend au litre...

Le couple d'australiens s'en va, et nous restons là, dans la cabane pour y passer la nuit. Notre dernier guide arrive: Crème. On se douche, on installe nos hamacs militaires américains avec moustiquaire intégrée et Crème nous invite à rejoindre la famille et les dresseurs pour partager de l'alcool de riz. En guise d'apéro, ils mangent des fougères qu'ils plient (c'est leur pain à eux) et qu'ils trempent dans un mélange mixé de poisson, piment, aïl... et on sait pas trop quoi. On goûte, c'est étrange, on regoûte, c'est pas si mal en fin de compte! L'alcool de riz est servi dans des petits shots en bambou. Trop la classe, j'aimerais les mêmes chez moi! 😃

Cette famille vient des petits villages où on parle un dialecte différent que le khmer. Ils ont aussi d'autres habitudes et une autre façon de penser, comme Mr Tree nous a expliqué. En participant à ce projet, l'argent leur revient également et Mr Tree s'engage, comme pour une assurance maladie, à couvrir les frais de médicaments ou de médecin. Grâce à lui, ils ont un salaire mensuel fixe et leur fille pourra aller à l'école.

Après le repas qu'on partage tous ensemble assis en tailleur sur le sol, c'est l'heure de jouer aux cartes (après la pause de 10 minutes dans le hamac). Notre guide, un dresseur et nous commençons à jouer et on comprend vite les règles. On comprend vite aussi que celui qui perd la manche doit boire un shot d'alcool de riz! On joue pendant plus d'une heure, je crois que le guide est bourré, ou alors il est juste drôle et rigole tout le temps. Extinction des feux, tout le monde rejoint son hamac pour une nuit à la belle étoile...

La nuit est fraîche, étoilée et belle. On se réveille le lendemain à 7h, pour déjeuner des pancakes banane / Nutella face à la jungle qu'on s'apprête à traverser. On a vraiment bien dormi!! Crème est déjà prêt, c'est parti on le suit. Le trek commence entre descentes et montées, au fur et à mesure desquelles notre guide s'arrête pour nous expliquer quels genre de plantes on rencontre sur notre chemin. Des feuilles de lime (pour la soupe de curry vert par exemple), des bananes sauvages qu'on ne mange pas (mais on utilise les fleurs pour la soupe), une racine qui a le goût du gingembre, le miel du Mondulkiri et un tas d'autres choses. Il nous explique que certains endroits de la jungle sont en train d'être dégagés pour planter du manioc, des ananas, des avocats, pour les revendre au marché ou les exporter.

Notre parcours nous emmène gentiment à une première petite cascade avec un arbre à lianes, puis à une très grande qui tombe d'une vingtaine de mètres de haut. On prend notre lunch ici avec Crème. Une petite pause plus tard, on repart! On a pas encore tout à fait fait la moitié. On traverse des paysages assez différents, on voit même un gros groupe de singes s'amuser sur les bambous géants. Quelques pas après, Crème s'arrête pour nous construire un haut parleur pour iPhone avec une branche de bambou. Nelson l'imite pour s'en faire un aussi! Je lui demande s'il peut nous faire un shot, comme ceux d'hier que j'avais adoré et on repart chacun avec son shot souvenir en poche 😍.

Dernière cascade avant les derniers kilomètres: celle-ci est comme un jacuzzi et on ne dit pas non à un massage aux épaules après avoir porté le sac à dos! On attaque enfin la dernière partie, la plus dure, avec beaucoup de montée pour traverser une colline avant de nous emmener à notre point final: le village! Crème habite ici, c'est un petit village de 500 habitants et il y a même une école toute belle. On s'offre la bière d'arrivée pour éviter les courbatures le lendemain et se récompenser des 18.2 kms du jour. Crème nous présente son petit bébé de 3 mois et ses autres enfants. C'est incroyable, le village est peuplé d'enfants: on ne voit qu'eux courir dans tous les sens pieds nus entre les petits cochons et les poussins! On remercie infiniment Crème pour cette journée découverte et quand même sportive. Dara vient nous chercher en jeep, on monte derrière pour rentrer au Tree Lodge, les pieds en mode repos!

Après une bonne nuit de sommeil (couchés à 21h, debout à 6h, l'avantage c'est qu'en voyage on s'endort n'importe quand), on grimpe dans le minivan qui nous ramène à Phnom Penh. Nelson a oublié sa trousse à pharmacie avec des médicaments importants comme ceux pour la Malaria... On a une chance incroyable, la trousse est toujours à l'auberge de jeunesse. On prend directement un billet pour partir sur Ho Chi Minh City, au Vietnam, pour un départ à 15:30. Le bus est vraiment bien: des grands sièges, de la plage pour allonger ses jambes et le dossier et surtout le wifi! Le billet nous aura coûté 11$ chacun (ou 10$ sans Pick-up en Tuktuk), pour 6h et 220 kms par la frontière de Krong Bavet. Arrivés à la frontière, le chauffeur descend avec nos passeports pour les donner aux contrôles. On ne voyage qu'avec des cambodgiens et personne ne nous explique comment il faut procéder, alors on suit le groupe. Les petits sacs sont passés au détecteur pendant que les douaniers tamponnent nos visas. A la sortie, on attend auprès du bus lorsque Nelson se rend compte que nos sacs à dos ne sont plus dans les coffres. Le chauffeur les avait balancés à l'entrée de la frontière pour qu'on les scanne, sans nous prévenir! Ils sont là-bas depuis 15 minutes sans surveillance et voilà qu'on doit les faire contrôler juste à côté d'un chien, en espérant que personne n'aie pu mettre de la drogue.

Vers 22h, on descend du bus et entame une petite marche d'un kilomètre et demi vers l'hôtel. On a profité de nos bonus ebookers pour choisir un hôtel confortable car on voyage depuis presque 4 mois et on jamais eu encore un vrai confort (à part l'appartement à Bangkok). Ce soir, on dort au calme, au frais, dans un matelas mieux qu'à la maison, avec une douche qui ne coule pas sur les toilettes et avec un wifi qui fonctionne! C'est le moment de récupérer de ces heures de trajet qu'on a avalées au Cambodge. Petit pays, mais en 13 jours on beaucoup bougé pour voir le plus de choses possibles!

Bonne nuit, demain est un autre jour dans un autre pays 😃.

Infos utiles:

Minibus de Phnom Penh à S'en Monorom: 12$, départ le matin ou en début d'après-midi

Nuit au Tree Lodge: 5$ le bungalow, pickup gratuit depuis le centre

Trek d'une journée avec les éléphants 50$, trek de deux jours avec une nuit dans la jungle 75$

MONDULKIRI PROJECT.

Bus de Phnom Penh à Ho Chi Minh: 10$, 6h de trajet. Prévoir un visa à l'avance

Nuit à l'hôtel Thien Thao à Ho Chi Minh, 28 CHF pour une belle chambre et un matelas très confortable

bottom of page